Page:Eliot - Silas Marner.djvu/263

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— Vous auriez pu savoir cela sans que ma mère vous l’eût dit, interrompit Aaron. Maître Marner sait aussi, j’espère, que je suis disposé à lui donner un coup de main, de bon cœur. Il ne voudra nullement me désobliger, en me retirant ce travail des mains.

— Eh bien, alors, papa, vous ne travaillerez pas au jardin avant que ce soit tout à fait facile, dit Eppie, et vous et moi, nous nous mettrons à tracer les plates-bandes, à faire des trous et à y mettre les plants. Ce sera beaucoup plus gai aux Carrières, quand nous aurons quelques fleurs, car je crois toujours que les fleurs peuvent nous voir et comprendre ce que nous disons. Et je désirerais un peu de romarin, de monarde et de thym : ces plantes sentent si bon ; mais on ne trouve de la lavande que dans les jardins des bourgeois, je pense.

— Ce n’est pas une raison pour que vous n’en ayez pas, dit Aaron ; car je puis vous apporter des boutures de n’importe quoi ; je suis forcé d’en couper des quantités quand je jardine, et de les jeter là presque toutes. Il y a une grande plate-bande de lavande à la Maison Rouge : la dame aime beaucoup la lavande.

— Soit ! dit Silas, avec gravité, pourvu que vous ne preniez pas trop de libertés pour nous, ou que vous ne demandiez à la Maison Rouge, rien qui ait beaucoup de valeur. M. Cass a été si bon à notre égard, en nous faisant construire le nouveau bout de la chaumière, et en nous donnant des lits