Page:Emile Souvestre - Le Journaliste - Tome 1 - Charpentier 1839.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le socle de la statue ; les gardes étaient à quelques pas !

Il y eut alors pour lui un affreux moment d’attente, les deux vétérans causaient paisiblement ; le plus jeune s’arrêta pour atteindre des branches de lilas, et Frédéric sentit son front caressé par le feuillage agité.

— Voilà un bouquet pour Louise, dit le soldat en respirant le parfum des fleurs qu’il venait de cueillir.

— Une belle nuit, ajouta son compagnon ; il fait bon vivre ici.

Dans ce moment ils tournaient le socle de marbre et leurs pieds heurtèrent le cadavre.

— Qu’est-ce que cela, Pierre ? Pierre se baissa.

— Dieu me pardonne ! c’est un homme assassiné.

— Pas possible.