Page:Emile Souvestre - Le Journaliste - Tome 1 - Charpentier 1839.djvu/148

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ce dangereux chef-d'œuvre, le jeune peintre revint vers la cheminée, où il avait vu briller un médaillon. À peine y eut-il jeté les yeux qu’il jeta un léger cri : il venait de reconnaître le portrait de l’inconnue du Luxembourg.

Il se rappela alors la femme qu’il avait vaguement entrevue causant avec Vertman, et il ne douta point que ce ne fût elle. Elle l’avait sans doute aperçu, et son départ subit n’avait eu d’autre but que de l’éviter. Mais comment se trouvait-elle la nièce de ce même M. Vertman qui avait fourni au jeune peintre les moyens de faire son voyage d’Italie ? C’était donc elle qui l’avait envoyé ? L’Allemand n’était-il venu qu’à son instigation, et cet achat de tableaux n’avait-il été qu’un détour adroit pour forcer Frédéric à accepter un bienfait, ou n’était-ce pas plutôt un moyen détourné pour l’éloigner de France ?