Page:Emile Souvestre - Le Journaliste - Tome 1 - Charpentier 1839.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pensai : Si je le tue, il aura une telle horreur de moi, qu’il se réjouira de ma mort, et par là, exempt de regrets, il vivra plus heureux[1]. »

Une fois décidé, Pierre prépara tout pour l’accomplissement de son projet. Il écrivit l’histoire de son père, puis, le jour venu, il revêtit ses plus beaux habits du dimanche comme pour une circonstance solennelle, prit une serpe qu’il avait fait aiguiser et entra chez sa mère. Presque au même instant les voisins entendirent des cris. Une vieille femme, appelée Marie, s’élança vers la maison ; Pierre en sortait sa serpe sanglante à la main ; il passa près d’elle sans parler, sans presser le pas, et ayant rencontré Nativel dans la cour : « Michel, lui dit-il, allez prendre garde que mon père et ma

  1. Pages 57 et 58