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VIII


Enfin, Christine donna un dernier coup de plumeau, et ils furent installés. Cet atelier de la rue de Douai ; petit et incommode, était accompagné seulement d’une étroite chambre et d’une cuisine grande comme une armoire : il fallait manger dans l’atelier, le ménage y vivait, avec l’enfant toujours en travers des jambes. Et elle avait eu bien du mal à tirer parti de leurs quatre meubles, car elle voulait éviter la dépense. Pourtant, elle dut acheter un vieux lit d’occasion, elle céda même au besoin luxueux d’avoir des rideaux de mousseline blanche, à sept sous le mètre. Dès lors, ce trou lui parut charmant, elle se mit à le tenir sur un pied de propreté bourgeoise, ayant résolu de faire tout en personne et de se passer de servante, pour ne pas trop changer leur vie, qui allait être difficile.

Claude vécut ces premiers mois dans une excitation croissante. Les courses au milieu des rues tumultueuses, les visites chez les camarades enfiévrées de discussions, toutes les colères, toutes les idées chaudes qu’il rapportait ainsi du dehors, le faisaient