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Page:Emile Zola - La Conquête de Plassans.djvu/163

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LA CONQUÊTE DE PLASSANS.

— L’abbé Faujas a roulé l’abbé Bourrette, répétait-il pour la dixième fois, en tournant lentement la tête sur l’oreiller. Cet abbé Bourrette, quel pauvre homme ! N’importe, c’est amusant de voir les calotins se manger entre eux. L’autre jour, tu te souviens, lorsqu’ils s’embrassaient, au fond du jardin, est-ce qu’on n’aurait pas dit deux frères ? Ah ! bien, oui, ils se volent jusqu’à leurs dévotes… Pourquoi ne réponds-tu pas, ma bonne ? Tu crois que ce n’est pas vrai ?… Non, tu dors, n’est-ce pas ? Alors bonsoir, à demain.

Il se rendormit, mâchant des lambeaux de phrases. Marthe, les yeux grands ouverts, regardait en l’air, suivait au plafond, éclairé par la veilleuse, le frôlement des pantoufles de l’abbé Faujas, qui se mettait au lit.