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Page:Emile Zola - La Conquête de Plassans.djvu/194

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XIV


À la procession générale de la Fête-Dieu, sur la place de la Sous-Préfecture, lorsque Mgr Rousselot descendit les marches du magnifique reposoir dressé par les soins de madame de Condamin, contre la porte même du petit hôtel qu’elle habitait, on remarqua avec surprise dans l’assistance que le prélat tournait brusquement le dos à l’abbé Faujas.

— Tiens ! dit madame Rougon, qui se trouvait à la fenêtre de son salon, il y a donc de la brouille ?

— Vous ne le saviez pas ? répondit madame Paloque, accoudée à côté de la vieille dame ; on en parle depuis hier. L’abbé Fenil est rentré en grâce.

M. de Condamin, debout derrière ces dames, se mit à rire. Il s’était sauvé de chez lui, en disant que « ça puait l’église. »

— Ah bien ! murmura-t-il, si vous vous arrêtez à ces histoires !… L’évêque est une girouette, qui tourne dès que le Faujas ou le Fenil souffle sur lui ; aujourd’hui l’un, demain l’autre. Ils se sont fâchés et remis plus de dix fois. Vous ver-