Ovide parler bien fort aujourd’hui. Vous ne pouvez donc pas le contenter ? Vous ne l’aimez donc pas ? Ah ! que je voudrais être à votre place, pour lui baiser les pieds… Je finirai par vous détester, si vous ne savez que lui faire du chagrin.
Marthe baissait la tête. Elle avait une grande honte devant madame Faujas. Elle ne l’aimait pas, la jalousait, en la trouvant toujours entre elle et le prêtre. Puis, elle souffrait sous les regards noirs de la vieille dame, qu’elle rencontrait sans cesse, pleins de recommandations étranges et inquiétantes.
Le mauvais état de la santé de Marthe suffit pour expliquer ses rendez-vous avec l’abbé Faujas, dans l’oratoire de l’œuvre de la Vierge. Le docteur Porquier assurait qu’elle suivait simplement là une de ses ordonnances. Ce mot fit beaucoup rire les promeneurs du cours.
— N’importe, dit madame Paloque à son mari, un jour qu’elle regardait Marthe descendre la rue Balande, en compagnie de madame Faujas, je serais bien curieuse d’être dans un petit coin, pour voir ce que le curé fait avec son amoureuse… Elle est amusante, lorsqu’elle parle de son gros rhume ! Comme si un gros rhume empêchait de se confesser dans une église ! J’ai été enrhumée, moi ; je ne suis pas allée pour cela me cacher dans les chapelles avec les abbés.
— Tu as tort de t’occuper des affaires de l’abbé Faujas, répondit le juge. On m’a averti. C’est un homme qu’il faut ménager ; tu es trop rancunière, tu nous empêcheras d’arriver.
— Tiens ! reprit-elle aigrement, ils m’ont marché sur le ventre ; ils auront de mes nouvelles… Ton abbé Faujas est un grand imbécile. Est-ce que tu crois que l’abbé Fenil ne serait pas reconnaissant, si je surprenais le curé et sa belle se disant des douceurs ! Va, il payerait bien cher un pareil