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QUATRIÈME PARTIE


I


On avait servi les rince-bouche, et les dames, délicatement, s’essuyaient les doigts. Il y eut un moment de silence autour de la table. Madame Deberle jeta un regard, pour voir si tout le monde avait fini ; puis, elle se leva sans parler, tandis que ses invités l’imitaient, au milieu d’un grand remuement de chaises. Un vieux monsieur, qui se trouvait à sa droite, s’était hâté de lui offrir le bras.

— Non, non, murmura-t-elle en le menant elle-même vers une porte. Nous allons prendre le café dans le petit salon.

Des couples la suivirent. Au bout, venaient deux dames et deux messieurs, qui continuaient une conversation, sans songer à se joindre au défilé. Mais, dans le petit salon, la gêne cessa, la gaieté du dessert reparut. Le café était déjà servi sur un guéridon, dans un vaste plateau de laque. Madame Deberle tourna autour, avec la bonne grâce d’une maîtresse de maison qui s’inquiète des goûts différents de ses convives. À la vérité, c’était Pauline qui se remuait le plus