Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/320

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
POI PLA 309


gauche opposée à sa lame ; &, sans la quitter, redoublez, la main bien soutenue, puis retirez-vous dans la garde ordinaire.

Parade de prime, la main haute, les ongles en-dessous ; contre la quarte haute, la quarte coupée, la tierce, la seconde & la flanconnade, avec la main gauche opposée à l’épée ennemie.

Baissez la pointe de l’épée & levez la main droite à hauteur du front, tournez tout-à-fait les ongles en-dessous, le bras tendu, la tête penchée du côté de l’épaule droite ; de sorte que la lame couvre tout le devant du corps, pour parer le foible de l’épée ennemie avec le fort du tranchant, par un coup ferme & court, en opposant la main gauche, afin de tirer en avançant ; ou si l’ennemi vous tire, de riposter brusquement, toujours la main gauche opposée en avant, le coude élevé, le creux de la main en dehors, les doigts pendants en bas au-dessous & vis-à-vis le coude plié du bras droit, pour écarter de la main & de l’épée touts les coups qui lui seront tirés.

Parade de quinte, la main tournée quarte, les ongles en-dessus. On pare ainsi la tierce ; la quarte sur les armes & la seconde. Il ne faut point d’opposition de main à cette parade, & elle s’exécute de deux manières.

1°. L’adversaire venant à tirer tierce ou quarte sur les armes, opposez le poignet roide comme il se trouve en garde, sans le tourner tierce, en frappant le foible de son épée avec le fort de votre lame, à la parade ordinaire. Le coup paré, ripostez droit de quarte sur les armes ou de seconde ; puis retirez-vous en garde. (Fig. 17).

2°. Si l’adversaire tire seconde sous les armes, levez la main de quarte & baissez la pointe, en opposant le fort du tranchant, & jettant le coup au dehors des armes, puis relever l’épée pour engager tierce. (Fig. 18).

PASSE. Botte qu’on exécute en passant le pied gauche devant le droit ; on s’en sert contre un ennemi qui recule.

On fait ainsi une botte de passe 1°. aussitôt qu’on a détaché une estocade quelconque, si l’on n’en a pas frappé l’ennemi, & qu’il n’ait pas paré, il faut passer le pied gauche devant le droit, & le placer à deux longueurs de pied de distance d’un talon à l’autre ; le pied droit ne doit point bouger, & le gauche doit être en dehors. 2°. Placez le corps & les bras dans la position où ils doivent être après avoir allongé la première estocade. Il ne faut jamais porter l’estocade de passe en dégageant. (V. fig. 30, 31 & 33).

Passe de quarte au-dedans des armes.

L’ennemi venant à tirer quarte, avançant le corps à découvert au-dedans des armes, en levant le pied dans le même temps, je fais partir de vitesse, la main droite la première, fort élevée, & tirer droit de quarte, les ongles tournés en-dessus, passant subtilement le pied gauche devant le droit de la longueur de deux grandes semelles, le bras droit étendu, avec le pied gauche ferme à terre & le jarret plié, de sorte que le genou soit au-dessus du fort la main gauche opposée.

Passe de tierce au dehors des armes. (Fig. 30).

L’épée étant engagée de quarte, je fais faire un battement d’épée ferme & court, sur le foible de la lame ennemie sans dégager ; & lorsqu’il résiste pour parer au-dedans des armes, je fais dégager subtilement au dehors, en tirant le coup de tierce, la main la première & le bras étendu, passant dans le même temps le pied gauche devant le pied droit de la longueur de deux semelles, le corps penché au-dessus du genou gauche, les ongles tournés en-dessous, ayant la tête le long du bras à l’opposite de l’épée, le pied gauche à plat & ferme, le genou plié avec le jarret droit tendu, le talon levé & de droite ligne vis-à-vis l’ennemi.

Passe de seconde dessous les armes.

Etant bien en garde & l’épée de tierce, je fais faire une feinte à la tête le long de la lame ennemie, la forçant un peu, & lorsqu’il pare en relevant la main & avançant le corps, je fais dans le même temps baisser la pointe en faisant le tour du bras, & tirer de seconde dessous les armes à fond, la main partant la première en passant brusquement le pied gauche devant le droit de la longueur de deux grandes semelles, le poignet haut les ongles tournés en-dessous, le bras & le jarret droit tendus, le corps baissé au-dessus du genou gauche, avec la tête dessous le bras. Cette passe achevée, relever la pointe & revenir à l’épée en dehors des armes, avant que de relever le corps.

PLASTRON. Espèce de coussin de cuir rembourré de crin ou de laine, en forme de devant de cuirasse. On l’attache avec des courroies qui passent autour du cou & des reins.

Les maîtres en fait d’armes mettent un plastron lorsqu’ils donnent leçon, afin de recevoir sans incommodité toutes les bottes qu’ils se font porter par leurs élèves. (V. fig. 50).

PRÉVÔT de salle ; celui qui seconde un maître en fait d’armes, & qui exerce les écoliers pour les fortifier dans l’art de l’escrime.

Q.

QUARTE ; c’est un coup d’épée qu’on porte à l’ennemi dedans & sur les armes. V. tirer dans les armes & sur les armes. (Fig. 4).

Cette estocade s’exécute ainsi, 1°. faites du bras droit tout ce qui a été enseigné pour parer en quarte ; 2°. étendez subtilement le jarret gauche, pour qu’il chasse le corps en avant ; 3°. portez le pied droit vers l’ennemi, sans qu’il s’élève beaucoup de terre, à quatre longueurs de pied de distance d’un talon à l’autre ; 4°. pliez le genou droit,