Page:Encyclopédie méthodique - Arts aratoires, T01.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

138

__________________________________________________________________


M

MACHINE ; c'est en général tout ce qui sert à augmenter ou régler les forces mouvantes. On distingue six principales puissances ou machines auxquelles on peut rapporter toutes les autres. Ce sont le levier, le tour, la roue dentelée, la poulie, la vis & le coin.

Les moufles, les verrins, le guindal, les grues, les cabestans, sont des machines d'un fort grand secours. Le pressoir & la calandre sont encore des machines très-puissantes.

La machine hydraulique est une machine composée de roues, de pompes, de ruyaux, & servant à élever & conduire les eaux.

Les machines à feu sont celles qui ont pour moteur les vapeurs d'une petite quantité d'eau échauffée par le feu, qu'on entretient continuellement sous une forre chaudière. Les machines à feu ont une puissance formidable qu'on emploie avec succès dans les plus rudes travaux des grandes manufactures, ou pour élever les eaux & faire agir les pompes.

Machine pour élever l’eau d'une rivière au moyen de la vis d'Archimède. (Voyez pl. XLIX).

La force des courans de la rivière A fait tourner sa grande roue B, & en même-tems la roue dentée sur champ C, qui est à son même essieu. Celle-ci fait suivre le même mouvement aux deux lanternes D & E, ainsi qu'à la seconde roue dentée sur les deux champs F & aux lanternes des deux vis d'Archimède G & H. Par ce moyen, les deux vis d'Archimède, en tournant, doivent élever l’eau du réservoir I jusqu'au réservoir K ; mais il faut observer que la roue dentée sur ses deux champs F faisant tourner les deux vis d'Archimède en deux sens opposés, il faut entortiller de même en deux différens sens, sur leurs essieux, les tuyaux de plomb qui composent les deux vis d'Archimède. afin que, comme on le souhaite, elles puissent élever l’eau du réservoir I.

Autre machine pour élever l'eau d'un réservoir à une hauteur considérable.(Voyez pl. L).

Les deux pignons A & B qui sont massifs, faits en bois ou en métal, occupent tout l'espace de la caisse ovale C D, dans laquelle cependant ils doivent tourner librement & s'engréner l'un dans l’autre.


La caisse C D doit être solidement faîte, & ne doit être ouverte que dans sa partie inférieure D, comme le marque la figure, & à l’endroit E, où il y a seulement un trou de la grosseur du tuyau F, qui doit y être placé. Toutes les autres parties de la caisse doivent être bien jointes & bien luttées.

Il faut mettre cette caisse dans le puits ou dans le réservoir dont on veut se servir, & l’'y arrêter solidement & de façon qu'elle y soit toujours couverte d'eau. Ensuite vous mettrez au pignon A l'axe coudé G, qui répond au second axe coudé H par la pièce de fer I, & qui est obligée de suivre le mouvement de ce dernier, par la raison que la pièce de fer I est faite en coulis, comme la figure le représente, & ne peut se mouvoir qu'autour de la cheville fixe K ; ce qui fait que les deux bouts font toujours, & en tout sens, un semblable mouvement : ainsi le coude H, qui est le même que celui de l’axe de la grande roue L, venant à tourner, il faut que l’axe coudé G tourne aussi, & par conséquent non-seulement son pignon A, mais aussi le pignon B.

Lorsque ces deux pignons tournent, l'eau qui se trouve entre leurs dents, à la partie marquée D de la caisse ovale C D, s'y conserve jusqu'à ce qu'elle soit arrivée à la partje C, & qu'elle y soit comprimée par la continuelle augmentation d'eau que l’entre-deux des dents des pignonsy apportent. Alors l’eau, qui ne peut contenir dans cette parrie de la caisse, étant ainsi comprimée & ne pouvant ressortir par où elle est venue, elle entre dans le tuyau F, & y monte successivement jusqu'à l'endroit où vous la voulez élever.

La vue de la figure fait voir qu'on fait tourner à force de bras la grande roue L, & par conséquent son axe coudé H & les pignons A & B, au moyen de la manivelle M.

Autre machine très-simple pour tirer facilement, & avec abondance, de l’eau d’un puits, quoiqu'il soit bien profond. (Voyez pl. LI).

Figures 1 & 2, aux deux bouts d'une chaîne suffisamment longue, vous attachez le sceau A & le sceau B, qui doivent être d'une égale grandeur, & cette chaîne passant comme dans une poulie dans les six fourchettes attachées à l'essieu C, elle peut faire monter ou descendre chacun de ces sceaux selon le côté que l’essieu tourne,