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semence que les entaillures en tournant pressent contre elle ; le ressort n'étant pas capable, de la faire retourner à sa première place d'une telle distance, dans le tems qu'elle passe les intervalles qui sont entre les entaillures ; comme l'espace qui est entre le noyau & la langue est trop ouvert, la semence sort trop vite.

Pour obvier à cet inconvénient, le semeur la met contre le noyau ; & alors toutes les fois qu'il arrive que le ressort surmonte la force de la pression de la semence, comme il le fait quelquefois, elle sort trop lentement.

Quand elle sort avec inégalité, ces boites deviennent inutiles.

Il y a différentes manières de varier, c'est-à-dire, d'augmenter ou diminuer la proportion de la semence ; comme premièrement par la vis avec laquelle on peut sans inconvénient mettre la langue si loin du noyau, qu'un tour des entaillures puisse faire sortir quatre fois autant, qu'il fait sortir quand la langue est fort près du noyau ; on peut ainsi varier la proportion à des degrés moyens sans nombre.

Secondement, si on veut augmenter cette proportion encore davantage, on peut faire les entaillures plus grandes ; mais, on ne peut rien ajouter à leur nombre, à moins qu'il n'y ait assez de place pour les doubler, en faisant une nouvelle entaillure entre deux. Oh ne peut pas diminuer la proportion de la semence par les mêmes entaillures, à cause qu'elles ne peuvent pas être faites plus petites ou en plus petit nombre, si on veut faire quelqu'autre changement dans la proportion de la semence par les entaillures, il faut en faire un autre rang, ce qui est faisable à cause que le noyau de bois peut avoir trois rangs. On peut se servir de celui des trois si l'on veut, en mouvant les rondelles ou les roues vers l'un ou l’autre bout du noyau de bois, comme il sera démontré dans la description des trémies.

Quant au noyau de cuivre du semoir à navets, il ne peut y avoir qu'un rang d'entaillures ; par conséquent, quoiqu'on puisse augmenter la proportion de la semence en aggrandissant les entaillures, ou en doublant leur nombre, on ne peut pas la diminuer, par les entaillures mêmes, à moins qu'on en ait un nouveau rang ; & cela met dans la nécessité d'avoir un autre noyau. Quant à la vis du semoir à navets, elle augmente la proportion de la semence avec les mêmes entaillures, beaucoup plus que celles du semoir à froment.

Une autre manière de varier la proportion de la semence dans les mêmes boîtes, est de le faire par le diamètre des roues quand on peut les


changer ; car de quelque diamètre qu'elles soient, il faut qu'elles fassent faire le tour à toutes les entaillures dans une révolution ; de manière que des roues de 20 pouces de diamètre font sortir dans la même longueur des canaux, un tiers plus de semence que celles qui ont 30 pouces : mais on a rarement occasion de les changer, à moins que ce ne soit pour planter une espèce de semence d'une différente grandeur, comme sont les pois de la grosse espèce, du froment à petit grain, & la semence de sainfoin.

Il n'y a point d'autres manières que celle-ci de changer la proportion de la semence qu'il plante avec la même boîte ; les deux grandeurs ci-devant décrites étant suffisantes pour toutes sortes de grain & de semence qu'on seme communément depuis les gros pois, jusqu'à la semence de navets : mais les boîtes doivent être plus grosses pour planter des sèves, & on les fait communément de bois, en donnant au noyau 2 pouces de diamètre au plus, & 2 pouces de largeur aux boîtes. Il est bon de remarquer que cette augmentation de la langue de la mortaise d'un pouce & demi jusqu'à deux, augmente la quantité de la semence presqu'au double, à cause que ce demi-pouce est ajouté tout entier au milieu des entaillures, où elles sont plus profondes que leurs bouts, le biseau desquels prend une partie considérable de la longueur des premiers. Pour planter des fèves on fait en sorte d'avoir des roues aussi basses qu'elles puissent l’être : ces semoirs de bois sont à présent fort communs dans beaucoup d'endroits.

Les boîtes de bois ne diffèrent de celles de cuivre dans aucune des parties essentielles ; les premières doivent seulement être plus épaisses que les dernières ; le ressort doit aussi être droit, au lieu que l'autre est courbé ; & étant dans le derrière de la langue de bois, il porte contre ses deux bouts ; le canal dans lequel il est placé étant creux dans le milieu, le ressort y a son jeu, & doit être plus roide, & avoir un peu plus de jeu dans le semoir à fèves, que dans les boîtes à semence qui sont plus petites.

Les boîtes à semence de bois de buis bien sec réussissent fort bien ; mais il est plus avantageux d'en faire de cuivre, à cause qu'elles sont à quelques égards meilleures que celles de bois, qui est sujet à s'enfler & à se resserrer. D'ailleurs elles durent plus que celles de bois, & ne coûtent pas beaucoup plus.

Quant aux noyaux des boîtes à navets, on les fait d'un métal mêlé, moitié étain, moitié zinc ; ils sont fort faciles à faire, à cause que ce métal fond, aussi facilement que le plomb ; au lieu que le cuivre ne fond pas sans un creuset, & un grand feu.



Art aratoire.

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