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Pompe pour arroser des plantations. (Voyez pl. XXV, fig. 5 & l'explication.)

ARROSOIR ; instrument de jardinage. C'est un vaisseau de terre & ordinairement de cuivre ou de laiton ou en fer-blanc, d'une seule pièce, soit avec une grille immobile, ou sans grille, ou avec une grille qui s'enlève à volonté, les jardiniers s'en servent pour donner de l'eau aux plantes. Il y a des arrosoirs à goulot, qui ne forment qu'un seul jet, & d'autres à pomme percée de plusieurs petits trous comme un crible. Les premiers servent à arroser les fleurs ; les seconds, sont principalement pour mouiller les planches du potager, en leur distribuant l'eau également, & produisant l’effet de la pluie. (Voyez pl. XXIV, fig. 23.)

L'usage d'une seule roue aux arrosoirs en brouettes a fait craindre que le frottement ne fût trop considérable, & que la voiture ne pût pas tourner sans faire perdre un grand espace de terrein, quoique cet inconvénient n'eût pas lieu dans l'hypothèse où les plate-bandes seroient dessinées exprès pour l'instrument, ou bien dans celles où la voiture ne parcourroit les plate-bandes supposées droites qu'à des distances assez considérables l'une de l'autre, comme on fait parcourir des rayons par la charrue ; cependant on peut avec avantage réunir deux roues larges qui n'auront que deux pouces d'intervalle entre elles, & qui faciliteront le roulage de la voiture, en n'exigeant que six pouces de largeur de plus pour le sentier.

La seconde observation non moins importante porte sur la fluctuation de l'eau, phénomène qui s'observe constamment dans son transport ; l'usage habituel des porteurs d'eau a indiqué le remède, & l'on doit en conséquence faire l’assemblage de plusieurs planches unies par des bandes de cuir attachées dans l'intérieur du tonneau à la hauteur de son plus grand diamètre, & qui surnageant l'eau, s'abaisseront & s'élèveront avec elle en la contenant toujours.

On a pensé encore qu'il seroit avantageux de contenir toujours l'eau de niveau, soit que la voiture montât, soit qu'elle descendît, afin d'éviter que le poids se portât entièrement, soit sur le derrière, soit sur le devant ; cette difficulté ne peut être levée qu'en compliquant un peu l’instrument. Plusieurs moyens se font présentés à cet effet.

Le plus simple est d'élever le devant du tonneau d'une manière stable, & de faire soutenir la partie postérieure par un demi-cercle formé de plusieurs bandes.de fer ; il seroit porté par un cric, qui au moyen de la manivelle s'élèveroit ou s'abaisseroit à la volonté du conducteur, & contiendroit toujours l'eau à son niveau, ce qu'on pourroit très-facilement rendre de la plus scrupuleuse exactitude par l'addition d'un niveau d'eau. Au reste, ces arrosoirs ne peuvent servir pour les légumes & fleurs dans les enclos, mais seulement pour les gazons à l'angloise & pour les légumes en plain champ.

ASCENSION. C'est l'action par laquelle la sève des plantes lancée des racines dans le tronc, du tronc dans la tige, de la tige dans les branches, et de ces dernières dans toutes les parties des arbres & de toute plante, est portée & répartie dans chacune de la même manière qu'un tuyau fournissant plusieurs jets d'eau distribue à chacun d'eux suivant leur capacité. Après que la sève a monté & s'est élevée du bas en haut, jusqu'au faîte de l'arbre, & dans tous les vaisseaux capillaires de la plante, elle descend en grande partie par les fibres longitudinales de la tige, lors de la fraîcheur des soirées & dans le tems de la rosée. Le surplus s'évapore par les vaisseaux excrétoires des feuilles.

ASPIRATION. L'aspiration des sucs de la terre est l'action des racines des plantes qui pompent les sucs convenables à leur espèce. Les plantes aspirent l'air, & c'est par son secours qu'elles peuvent vivre & profiter. Cette aspiration dépend essentiellement de l'alternative du chaud & du froid.

ASSOMOIR. C'est un piège employé dans le jardinage contre certains petits animaux destructeurs. L'assomoir consiste en une petite boîte carrée, dans laquelle entre un billot de bois suspendu à une ficelle, & qui joue sur deux montans accrochés au treillage ou à l'arbre. Au fond de cette boîte, une légère entaille reçoit une languette faite en croix, qui y est attachée & qui sort par-devant. Un petit morceau de bois tenant à la ficelle, entretient la languette relevée. On place dessus l’appât, au moindre mouvement que font les oiseaux, les rats, & les lérots en entrant dans la boîte, ils s'y trouvent pris par la chute du billot.

ATTACHE ; lieu qui sert à retenir les branches des arbres sur le mur ou sur le treillage. L'attache se fait avec de l'osier, du jonc, des loques & des cloux.

On ne doit jamais attacher ni branches, ni bourgeons, ni aucunes plantes, œillets & autres avec fil ou ficelle, parce que ces liens trop fins, coupent les écorces.

ATTELER ; c'est mettre des bœufs ou des chevaux à la charrue, ou à quelque voiture.