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DES CARTES

On a confulté fur ces Gouvernemens, la Provence, de Bompar ; la Provence, par de Lille, 1715 ; celle de Jaillot 1707 ; Comté & Gouvernement de Provence, felon les Mémoires d’Honoré Bouche, Robert de Briançon, Pétré, par Nolin. Les côtes de Provence levées géométriquement : on trouve cette carte dans le Voyage à la Louiliane, du Père Laval.

Il refte à citer une carte de Provence, en 1 feuilles, dont on a fait ufage ; mais celui qui en a pris l’extrait, en a coupé &c perdu les marges, qui étoient enrichies des monumens antiques du pays, marges qui renfermoient le titre & fans doute auffi le nom du favant Auteur de la carte. Elle montre les lieux où fe font panes les faits les plus remarquables des Romains clans cette Province ; elle indique le nom des peuples qui l’habitoient avant ce peuple conquérant. On y voit que cette Province faifoit partie de la Gaule Celtique, 103 1 ans avant la fondation de Rome ; on y indique les Auteurs qui en ont parlé ; on y trouve la lifte des 27 Comtes de Provence, depuis Rosbald, qui en fut le premier Comte l’an 900, jufqu’en 148 1 011 elle fut réunie à la France.

On y voit les accroiffemens progreffifs, du terrain aux bouches du Rhône, depuis 1350 jufqu’en 1508, depuis cette époque jufqu’en 1704, &c depuis ce temps-là jufqu’en 1758 ; on y trouve la notice des principaux Corps de la Province féants à Aix, du Corps de la Marine à Toulon, de la Chambre & Corps du Commerce à Marfeille ; on y a infcrit les noms des deux Archevêchés, & des onze Evêchés de la Provence ; on y fait l’énumération des Vigueries & celle des Villes, Bourgs & villages de la Province ; enfin, l’on y marque les longitudes & latitudes des cinq principales Villes de Provence, qui font Aix, Antibes, Avignon, Marfeille & Toulon. Quoique ces longitudes y foient toutes trop fortes d’un demi-degré & que les latitudes y foient foibles, fpécialement celles de Marfeille & d’Avignon, cette carte fuppofe un grand travail ; elle eft une des plus curieufes & des plus utiles qui aient parues fur la Provence.

Le Dauphiné. par Beins, Ingénieur du Roi ; celui de l’Atlas de Boudet, 1754 ; celui de Jaillot. Idem, felon les Mémoires de J. Beins, de Nicolas Chorier… par le fieur de Tillemont, publié par Nolin.

On ajoutera enfin fur tout le Royaume de France, la carte de l’Académie des Sciences, en 181 feuilles de grand-aigle. On a confulté, avec beaucoup d’avantage, les 160 feuilles qui paroiffent de cette grande carte géométrique. On regrette de n’y pas trouver les divifions politiques ; mais des travaux


conftans de ce genre, n’admettent fans doute pas, des chofes fi amovibles.

Les lieux fixés dans l’étendue de la France, font affez nombreux, pour difpenfer de toutes combinaifons géographiques, elles feroient ici déplacées. Les méthodes d’approximations, ne font accueillies que quand l’exactitude manque. Les points déterminés, pourroient être indéfiniment en plus grand nombre, fur ce Royaume ; mais ceux qui précèdent ont paru bien fuffifans.

Pour s’entretenir, en général, des mefures itinéraires de France, on obfervera d’abord que, dans la Flandre françoife, il y a des lieues ou milles de 14 5/6 ou plutôt de 15 au degré ; chacune de ces mefures eft de 10000 aunes de Cambrai, de 20000 pieds germains ou de 24000 pieds grecs, au lieu de 24000 pieds rhinlandiques.

Dans les Provinces méridionales de ce Royaume, telles que font la Provence, le Languedoc & la Gafcogne, les lieues font de 19 au degré ; fi cette lieue étoit de 18 1/4 dans le degré, elle feroit de 4 milles romains, ou de 20000 pieds de ce peuple célèbre ; mais fi cette lieue étoit de 19 1/5 au degré, elle feroit de 20000 pieds d’Europe ; la première évaluation, peut convenir davantage à la Provence, & l’autre peut être plus propre’à la Gafeogne, à caufe de fon voifinage de l’Efpagne. Le palme de Marfeille, eft de 444444 4/9 au degré ; car, felon le Père Pezenas, Jéfuite, il eft de 9 pouces 3 lignes de Paris ; il ne faudrait diminuer ce palme que d’un feul point, afin qu’il répondît parfaitement à cette indication. Le palme eft de la même longueur à Montpellier : maintenant, fi l’on divife 444444 4/9 par 600 palmes que contient le ftade, on trouvera 740 20/27 de ces ftades au degré.

A Marfeille, le mille eft de 10 ftades, par conféquent le degré contient 74 7/17 de ces milles. La lieue de Provence eft de 4 milles Marfeillois, donc cette lieue eft de 18 20/27 ; il fuit de là que le palme de Marfeille eft les 1/4 du pied breton d’Antonin. Ce palme en vaut 1 1/2 de celui d’Ariftote.

Il y a dans cette Province, comme ailleurs, des lieues de différentes longueurs. La dernière carte qu’on en a citée, a une feule échelle de 5 lieues, qui font de 20 1/8 au degré ; cela feroit le pied d’Aix de 9 pouces 11 lignes 10 points, & non de 10 pouces précifément ; car cette lieue ne peut être que de 20000 pieds d’Aix.

Il n’y a rien de furprenant, dans le rapport du palme de Marfeille, avec celui d’Ariftote, Précepteur d’Alexandre. Marfeille fut fondée par les Phocéens, Grecs des environs du Mont-Parnaffe, 5 ou 600 ans avant Jefus-Chrift ; ce qu’il y a d’étonnant, c’eft qu’après environ 2300 ans, cette mefure ait