Page:Encyclopédie méthodique - Atlas, T02.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
110
SUR CETTE ANALYSE DE L'ATLAS


petites Antilles. On a dit pourquoi, dans les tables des Géographes Orientaux, les latitudes étoient souvent affectées d’une erreur de 13’, 5, tantôt en plus, tantôt en moins ; cela peut servir à les accorder dans plusieurs occasions.

On a discuté la mefure de la terre des Astronomes du Calife Almamoun, celles d’autres Astronomes Arabes, entre Cufah & Médine ; on a de plus examiné deux mefures de la terre par les Chinois ; on a aussi analysé une semblable mefure par Eratosthènes, entre Alexandrie & Syenne ; deux pareilles mefures par Hipparque, où le degré du Méridien, dans l’une, est exprimé en stades Pythiques, & dansl’autre, en stades Olympiques ; on a en outre examiné les deux mefures du même genre par Possidonius ; la première entre Rhodes & Alexandrie, énoncée en stades nautiques ; & l’autre entre Lysimachie & Syenne, exprimée en stades de 833 1/2 au degré.

On a indiqué quelques obstacles qu’on doit furmonter dans l’emploi des routes nautiques. On a encore fait un fréquent usage de la méthode simple & nouvelle des rectangles, laquelle est très-sûre quand la diagonale ne suit pas un angle trop aigu, ou avec le méridien, ou avec le parallèle.

On fera furpris de l’énorme défaut qu’il y avoit dans l’orientation de l’îsle de la Martinique, & du changement considérable que ce défaut a dû occasionner dans le plan de cette île fur les côtes du Mexique & aussi ailleurs : l’extrême discordance des cartes a exigé un long travail, dont on peut voir l’extrait dans l’Analyse de l’Atlas ; ce qui ne souffre pas de grandes difficultés est bientôt expliqué : là souvent les Marins, sans en avertir, n’ont pas corrigé les angles de leurs routes, de la déclinaison de l’aiguille aimantée ; ici ils les ont corrigés sans le dire ; & là, par inattention, ils les ont corrigés en sens contraire : de-là fuit la nécessité de faire mouvoir le Méridien fur les cartes, tantôt à droite, tantôt à gauche, fuivant les cas.

On remarquera enfin une formule du quatrième degré de l’efpèce la plus simple, qui fait découvrir tout à la fois les différences en longitude & en latitude : on n’en produit que trois applications, quoiqu’on en ait fait usage maintes fois. Afin d’appercevoir l’étendue de ce travail, il faudroit en lire l’analyfe.

Cette manière de traiter la Géographie a l’inconvénient d’être sèche ; cela tient à la nature du fujet : mais pour l’agréable doit-on négliger l’utile ? Cette manière a aussi le désavantage d’être épineuse & nouvelle à bien des égards ; de-là vient qu’elle n’a pas été pratiquée plutôt. Dans l’art actuel de dresser les cartes, on néglige en général les travaux de nos prédécesseurs, comme s’ils eussent été aveugles, & comme s’il n’y avoit que la génération présente qui soit en état de bien opérer. Avons-nous plus de génie que nos ancêtres ? On n’oseroit le dire. Profitons donc avec reconnoissance des ouvrages qu’ils nous ont laissés, épurons-les par une faine critique, & joignons-y les lumières qu’on acquiert journellement ; ils en auroient usé ainsi, s’ils eussent été à notre place.

______________________________________________________
TABLE.


N°. 1. Orbis Antiquus ;

2. Mappa Dispersus Filiorum Noemi.

3. Judæa seu Deodecim Tribus Israelis

4. Ægyptus.

5. Imperia Antiqua, pars Occidentalis.

6. Imperia Antiqua, pars Media.

7· Imperia Antiqua, pars Orientalis.

8. Græcia Vetus.