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venue trés-contentieuse. Comme elle consiste à savoir non seulement ce que Dieu a révélé, mais comment cette doctrine a été attaquée, & comment elle a été défendue, il n’est presque pas un seul article qui ne suit un sujet de dispute ; un théologien écrit donc toujours au milieu d’une foule d’ennemis, & jamais ils ne furent en plus grand nombre que dans notre siècle. On ne doit donc pas être étonné de nous voir continuellement aux prises avec les Sociniens, avec les Protestans, qui ont renouvelé presque toutes les anciennes erreurs, avec les Déistes & les autres incrédules qui les ont copiés tous. Nos maîtres en Théologie sont les pères de l’église ; nous nous croyons obligés de suivre leur exemple. Or ces auteurs respectables ont écrit, chacun dans leur temps, contre les erreurs qui faisoient du bruit pour lors, & non contre celles dont le souvenir étoit à peu près effacé ; il est de notre devoir de les imiter. » « Nous aurions voulu pouvoir placer dès à présent le discours préliminaire à la tête de ce premier volume ; mais comme ce doit être le résultat de tout l’ouvrage, il ne peut être fait que quand tous les articles seront achevés ; & c’est la partie de notre travail qui nous paroît demander le plus grand soin. » « Nous n’avons pas la vanité de croire que ce dictionnaire est tel qu’il devroit être ; un seul homme, quelque laborieux qu’il soit, ne peur suffire à cette entreprise. Ceux qui viendront après nous pourront faire mieux ; il est plus aisé de voir les défauts d’un ouvrage déjà fait, que de les éviter en le composant. Nous prions sincèrement ceux qui prendront la peine de lire celui-ci, de nous avertir des fautes dans lesquelles nous avons pu tomber, afin que nous puissions y rémédier ou dans l’errata, ou dans un supplément. »

Ce que dit ici l’auteur lui-même est extrait de l’avertissement qui est à la tête du volume, & auquel nous prions messieurs les souscripteurs de recourir. Si cette grande


entreprise éprouve des retards, ce n’est nullement notre faute, car nous avons le plus grand intérêt qu’elle soit finie très-promptement : nous ne cessons de prier, de solliciter messieurs les auteurs. Nous savons que tous sont occupés de ce travail encyclopédique, & voici ce que l’un d’eux (M. Naigeon, auteur de la partie de la Philosophie ancienne & moderne) nous mandoit il y a deux jours.

« Mon travail de l’Encyclopédie m’occupe uniquement, je ne pense qu’à cela ; mes recherches, mes réflexions n’ont pas d’autre objet : mais à mesure que j’avance, je trouve que les modernes m’ont laissé tout à faire. Il faut fermer tous leurs livres, & ne consulter que les anciens ; c’est ce j’ai fait, ce que je fais, & ce que je ferai. Si je peux achever comme j’ai commencé, j’ose vous promettre un ouvrage assez intéressant pour mériter l’attention du public instruit, ou qui désire de l’être. » « J’ai vu M. Desmarets qui travaille aussi avec zèle & opiniâtreté. Mais soyez très-sûr qu’on ne fait rien de bien dans aucun genre, quand on le fait vîte. Les belles choses sont difficiles, dit un proverbe grec, & ce proverbe a raison. »

C’est parce qu’on avoit voulu aller trop vîte, que nous avons été obligés de recommencer plusieurs parties ; il y a trois années qu’on auroit pu publier un volume de la Théologie. L’auteur, en avançant son ouvrage, s’est aperçu que plusieurs articles n’avoient vas toute la perfection dont ils étoient susceptibles ; qu’il y avoit des omissions ; que son plan pouvoit être perfectionné ; il a desiré de le recommencer, & nous avons fait, quelque dépense qu’il en coûtât, le sacrifice de cette partie.

Il paroîtra l’année prochaine des volumes de la Médecine, de la Chirurgie, des Beaux-Arts, de la Musique ancienne & moderne, de l’Architecture, des Bois & Forêts, &c. Nous espérons toujours que nous pourrons, à la fin de cette même année, donner un demi volume du vocabulaire universel, & indiquer alors l’ordre de tous