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profil un front ; s’il est rond ou plat, il est désectueux : un beau front vous offrira une ligne méplate. Un autre méplat sera offert par le menton. se qu’on appelle vulgairement le gt as de la jambe, vu de face ou de profil, présente un grand & beau meplat ; des lignes méplates, tracent toutes les formes de la main & du pied. Sous quelque point de vue que l’on considère un cheval, on verra ses différentes formes tracer de belles lignes méplates., qui annoncent sa force, sa souplesse & sa legèreté. Les animaux plus lourds tendent plus, dans leur ensemble, à la I. gne circulaire.

Les lignes méplates donnent au dessin de la fermeté, les lignes arrondies de la pesanteur & de la mollette, les lignes angulaires de la dureté.

Si la nature s’arrondit dans quelques-unes de ses formes, c’est pour retourner promptement au méplat. Après l’arrondissement de l’humerus, vient le méplat du deltoïde : les gémeaux tendent à s’arrondir vers leur insertion, & ils sont aussi tôt suivis d’une forme méplate.

J’ai dit que la nature s’arrondissoit dans quelques parties ; mais je n’ai pas dit qu’elle y fût ronde : elle ne l’est jamais.

Au lieu de faire consister la beauté dans la ligne serpentine, ondoyante, flamboyante, il vaudroic mieux la faire consister dans la ligne méplate, puifgu’elle se forme des diffrentes variétés de cette ligne. C’est ce que M. Falconet a insinué par la ligne de beauté qu’il a opposée à celle de Hogarth.

Le bras accompagné de la main, étudié avec constance & avec soin, donneroit, je crois, l’idée & l’habitude de presque tous les grands & petits méplats que l’art peut employer. Cette étude conduiroit bientôt à deffiner aisé ment la figure entière. (Article de M. Levesque.))

MESQUIN, (adj.). De l’italien meschino, pauvre, petit, miserable. Le dessin est mefquin, si l’on s’arrête aux petites formes de la nature, à sa pauvreté, ses mesquintries, au lieu de saisir ses belles & grandes formes. La composition est mesquinesi elle n’offre pas la richesse du sujet. L’exécution est mesquine, si elle en seche, & timide. La manière cil mesquine si elle en petite, froide, léchée. Enfin le genre est mesuine, petit par lui-même, il n’en pas relevé par la beauté de l’exécution. Le choix peut être tellement mesquin, que toutes les ressources de l’art puissent à peine l’excuser aux yeux des personnes délicates. Tel est celui de certains peintres hollandois, qui ont pris pour sujets de leurs tableaux un sale gueux, se grattant l'aisselle ; un autre se pansant un ulcère ; un paysan ivre, vomissant le vin dont il s’est


surchargé l’estomac. Tels sont pourtant les ouvrages que nous voyons souvent porter à de très hauts prix dans les ventes par de très nobles acquéreurs : & c’est ainsi que la richesse récompense la dégradation de l’art ! que diroient les Raphaël, les Poussin, les Rubens ? (L.).

MEUBLER, (verb. act.). Ce tableau est bien meublé, c’est-à-dire qu’il est bien décoré de meubles somptueux, de riches ornemens, de brillons ustensiles. On sent que ce terme étoit autrefois inconnu dans la langue des arts, lorsque les grands maîtres faisoient consister la vraie richene dans une belle & noble simplicité. On peut croire que les peintres ont cherché à bien meubler leurs tableaux, quand un sentiment secret leur a fait comprendre que la richesse des meubles seroit le plus grand intérêt qu’ils pourroient y mettre. Les grands peintres des affections humaines, de la beauté des formes, ont médiocrement recherché la gloire d’habiles peintres de meubles.

Si, par ce mot pris métaphoriquement, on entend garnir un tableau d’un grand nombre de figures, il n’étoit pas non plus, dans ce sens, à l’usage des grands maîtres de l’école romaine & de leurs imitateurs. Ils évitoient de multiplier les figures dans leurs tableaux, &, en faisant de grandes choses, ils se piquoient d’œcunomiser les moyens. (L.).

MÉTIER, (subst. masc.). C’en le nom que l’on donne à tout art méchanique & manuel, & même à la partie mcchanique des arts libéraux. La povsie a son métier, qui consiste dans le talent de faire des vers. Le talent d’écrire, celui d’observer de certaines règles, fondées sur la raison, ou imaginées pour donner des secours à l’art, forment le métier de l’éloquence. Ces exemples font assez connoître que le métier, porté à sa perfection, ne tient pas uniquement à des ressources méchaniques, & qu’il exige encore des qualités intellectuelle.

Les articles exécution, facilité, faire, fait, meckanisme, manœuvre, &c. appartiennent au métier des arts qui dépendent du dessin.

On borne ordinairement le métier de la peinture à ce qui concerne le maniement du pinceau ; mais nous croyons pouvoir lui donner une bien plus grande étendue : le talent de bien dessiner, celui de composer, Iorsqu’il’ se borne à un bel agencement de figures, de grouppes, d’accessoires, l’intelligence du clair obscur, celle de la couleur, toutes ces qualités portées jusqu’au point de perfection qui satisfait aux principes, mais inférieures à la perfection qui connitue le génie, sont autant de parties d un métier qui ne jouit d’une grande