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!MIL & vous Dieux immortels, que la cervelle de ceux qui, les premiers, violeront leur serment, que celles de leur postérité, soit repandue à terre comme ce vin, & que leurs épouses passent en des bras étrangers. »

Les deux contractans se présentoient ensuite la main. « Que deviendront, dit Nestor, les conventions, les sermens ? Détruisez-donc par le feu, ces résolutions prises de concert, ces libations de vin sans mêlanges, ces mains à qui nous avons donné notre confiance. »

Ceux qui pensent que le cheval de Troie étoit la même machine qui fut dans la suite appellée Bélier, doivent convenir que les âges suivans n’ont guère ajouté aux inventions militaires des siècles héroïques, que la cavalerie proprement dite, & les machines nommées Balistes & Catapultes qui servoient à lancer des pierres & des traits. Ce qui distingua les temps postérieurs, ce fut surtout une tactique, devenue successivement plus savante. On combattoit, à-peu-près, avec les mêmes armes que les anciens ; mais on inventa un art de combattre qui leur avoit été inconnu.

Nous croyons qu’il ne sera pas inutile aux artistes de trouver ici, par ordre alphabétique, une description des différentes armes, & des choses les plus essentielles qui concernent l’art de la guerre.

AQUILIFER ou Porte Enseigne, chez les Romains, étoit ordinairement coëffé d’une dépouille de lion, qui lui descendoit sur les épaules, & lui enveloppoit la partie supérieure du corps. Une cotte de maille, c’est-dire, une sorte de vêtement composé d’anneaux de métal, formoit ses armes défensives.

ARCHER : il avoit aussi pour armure une cotte de mailles, & sa jambe gauche étoit chaussée d’une bottine, parce que c’étoit, comme le dit Végéce, cette jambe gauche qu’il avançoit, pour tirer avec plus de force. Sciendum præterea, cum missilibus agiter, sinistros pedes in antè milites habere debere, ita enim vibrandis spiculis vehementior ictus est . L. 1. C. 22.

BALISTE . Machine, à l’aide de laquelle les anciens lançoient au loin des traits pesans, quelquefois armés de feux. Les moderne ; en ont fait usage, jusqu’à ce que l’emploi de la poudre à canon fut devenu familier. La baliste ressembloit beaucoup à l’arbalêtre, qui a elle-même beaucoup de rapport avec l’arc : la plus grande différence consiste dans celle de ; forces qui sont agir ces différentes armes. On se servoit d’un moulinet, ou cabestan, pour tendre la corde de la baliste ; on lâchoit ensuite la détente, & les bras de la machine, faite comme


un arc, retournant à la place qu’on les avoit forçés de quitter, entraînoient la corde qui, par son élasticité, lançoit le trait à une grande distance. Les anciens avoient des balistes portées sur des charpentes à quatre roues.

BAUDRIER Il servoit à attacher l’épée. Quelquefois on suppléoit au baudrier par une chaine. Il étoit souvent très-richement orné de perles, de pierres précieuses, de bulles ou d étoiles d’or ou d’argent. Celui des Gladiateur, n’étoit qu’une courroie.

BÉLIER . Nous avons vu que cette machine, destinée à battre les murailles, est de l’invention des Grecs, & que ce fut peut-être Epeus qui en fit usage le premier au siége de Troie. se n’étoit autre chose qu’une poutre ronde, ou quarrée, armée d’un énorme marteau de métal, fait en tête debélier. Il étoit quelquefois suspendu par des cordages, dans une charpente quarrée, quelquefois dans une tour mobile, d’autres fois encore dans une membrure fort simple. Quelquefois à l’aide de cordages, des soldats tiroient la poutre, & lâchant subitement la corde, la machine alloit frapper le mur avec toute la force qu’elle avoit acquise. D’autres fois on élevoit la tête du bélier avec des poulies, & on la laissoit retomber contre la muraille. Ceux qui faisoient jouer cette terrible machine étoient logés dans des guérites qui faisoient partie du bâtiment où elle étoit contenue. Elles étoient construites de fortes planches, & ordinairement recouvertes de peaux de bêtes fraîchement écorchées, & enduites de terre glaise. Par ce moyen les travailleurs étoient à l’abri des traits, des pierres & des feux que leur lançoient les assiégés.

BOTTINE, en grec χνημις, en latin ocrea. Homère donne souvent aux Grecs une épithète, qui signifie bien chaussés de bottines. De son temps, elles étoient souvent d’airain ; elles furent de fer dans la suite. Elles ne couvroient que la partie antérieure de la jambe. Les Grecs en portoient aux deux jambes, & les Romains ordinairement à une seule : les frondeurs & archers à la jambe gauche, l’infanterie pesante à la jambe droite ; elle seule combattoit de près, & dans cette sorte de combat, dit Végéce, c’est la jambe droite qui est avancée. Cum ad pila, ut appellant, venitur, & manu ad manum gladiis pugnatur, tunc dextros pedes inantè milites habere debent.... L. 1. C. 22.

BOUCLIER . Nous en avons parlé suffisamment dans la description de la milice sous les temps héroïques, qui précéde ce vocabulaire,