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mort est un seul instant, qui, trop court, trop rapide pour être apperçu par celui qui le franchit, n’a rien de terrible en lui-même. C’étoit cet instant qu’ils nommoient thanatos : mais ce qui est terrible, c’est la destinée qui condamne à mourir & quelquefois même d’une manière affreuse ; C’est l’approche inévitable de la mort. Les Grecs la nommoient Ker, & les Latins Lethum. Les anciens l’ont aussi représentée, & Pausanias nous apprend qu’ils lui donnoient des dents & des ongles crochus.

Dans Homère, Apollon commande au sommeil & à la mort, deux freres jumeaux, d’enlever le corps de Sarpedon. Voilà donc deux frères qui, en qualité de jumeaux, doivent se ressembler : l’un est un sommeil passager, l’autre est un sommeil éternel ; c’est le seul trait qui les distingue.

L’idée du prince des poëtes a été adoptée par les artistes. C’est sous la forme de deux génies que le sommeil & la mort sont représentés sur un autel qui se trouve à Rome, dans le jardin du palais Albani. Une inscription, antique ainsi que le monument, ne permet : de former aucun doute sur l’intention de l’artiste.

Si le génie de la mort avoir tous les attributs, on le verroit avec une urne ou une fiole, une couronne, un papillon & un flambeau : mais on fait que les anciens se dispensoient le plus souvent d’entasser., comme le font les modernes, les attributs de leurs figures mythologiques ou allégoriques.

Sur un sarcophage publié par Bellori, le Dieu de la mort est représenté debout sous la figure d’un jeune homme. Il a des aîles ; ses jambes sont croisées pour marquer l’état de repos. Sa tête inclinée a l’expression de la tristesse. Il s’appuie sur le flambeau de la vie, éteint & renversé, qu’il pose sur l’estomac du mort. Il tient une couronne, parce qu’on couronnoit les morts, & un papillon qui étoit le symbole de l’ame au moment où elle abandonne le corps.

Sur une pierre gravée, il a aussi des aîles ; il tient d’une main une urne cinéraire, & de l’autre il secoue son flambeau pour l’éteindre : un papillon rampe sur la terre à côté de lui.

Ceux qui seront curieux de voir ce point d’antiquité plus approfondi, pourront consulter la dissertation de Lessing sur la manière de représenter la mort chez les anciens. Elle a été traduite par M. Jansen, dans son recueil de pièces intéressantes concernant les antiquitès, les arts &c.

La représentation de la mort sous la forme d’un squelete, est rebutante, & par cela même, indigne des anciens : elle est encore plus indigne d’eux, parce qu’elle offre une idée fausse ;


elle ne présente pas l’image de la mort, mais d’une suite éloignée de la mort.

H. Herder attribue la manière dont les modernes sont convenus de représenter la mort, à ces-peuples septentrionaux qui détruisirent l’empire Romain, & adoptèrent la nouvelle religion de Rome. Ces barbares, nés sous un climat dont la rudesse les rendoit incapables de toute idée gracieuse, préférèrent le hideux & le terrible à la grace & à la beauté. Ne pourroit-on pas accuser de même notre origine boréale de bien d’autres changemens que nous avons apportés à l’art des anciens, & que sais-je ? de quelque-uns peut-être dont nous nous applaudissons ?

NEPTUNE . Il n’existe à Rome qu’une statue antique de ce Dieu. Elle se trouve à la Villa-Medicis, & seroit peu différente de celles de Jupiter, si Neptune n’avoit pas la barbe crépue, & les cheveux jetés d’une manière toute différente au-dessus du front.

PALLAS . Sa chevelure, dit Winckelmann, est nouée fort bas derrière la tête. Son maintien est grave : elle a les yeux moins ouverts que Junon ; elle les tient baissés & la tête inclinée, comme si elle étoit ensevelie dans une profonde méditation. Cette expression de pudeur est convenable à une divinité qui, toujours exempte de foiblesse, n’a jamais été vaincue par l’amour. Elle n’a jamais la gorge découvert : la nudité de la mammelle droite est un attribut de Diane & de cette divinité seule.

On sent que le caractère de réflexion & de pudeur donné ici à Pallas, ne sauroit lui convenir dans toutes les circonstances où l’on peut la représenter. Doit-elle avoir, par exemple, les yeux baissés, la tête inclinée, dans le premier livre de l’Iliade ? Aussi notre antiquaire convient-il lui-même que, sur une médaille Grecque en argent de Vélia, ville de Laconie, elle a de grands yeux élevés, & qu’elle porte ses regards en avant : des aîles garnissent les deux côtés de son casque ; ses cheveux déscendent par étages en longues boucles pardessus la bandelette qui les noue. En général, on donne à Pallas des cheveux plus longs qu’aux autres déesses.

PAN . Winckelmann se flatte d’avoir découvert la véritable conformation de la tête de ce Dieu, sur une médaille du Roi Antigone : elle est couronnée de lierre ; la physionomie annonce de la gravité ; la barbe fournie ressemble dans son jet aux poils de chèvres. Une autre tête, à peu près aussi peu connue, de de la même divinité, est au capitole ; des oreilles pointues la caractérisent ; la barbe est moins


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