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Les médailles de César représentent ordinairement Vénus génitrix vêtue d’une draperie trainante ou relevée, le sein gauche découvert & un diadême sur la téte. Quelquefois elle tient une lance d’une main & de l’autre une victoire. Cette variation dans les attributs permet de rapporter à la déesse mère de César la statue dont parle Winckelmann.

La dénomination de Vénus Uranie ou céleste est très ancienne : on la disoit fille de Jupiter & d’Harmonie. Elle indiqua d’abord la force productive de la nature, ou la nature elle-même. Le temple de cette déesse à Athenes étoit un des plus anciens de cette ville. A Cythere sa statue étoit armée. Les plus anciens monumens de cette déesse connus de M. Heyne, sont les médailles de Julie Sœmie, mère d’Héliogabale. Elle y est représentée drapée & armée de la lance : elle tient de la main droite un globe, quelquefois avec une étoile ou le soleil. Auprès d’elle est l’amour.


Winckelmann reconnoît pour des Venus-Uranies, des statues de femmes ceintes du diadême, & il ne les distingue de Junon que par la forme des yeux plus alongés & moins ouverts.

Les anciens ont connu une Vénus Callipyge, que les François désignent par le nom trivial. de Venus aux belles fesses ; ce qui est une traduction fidèlle, mais grossière, du mot Grec. Deux filles de Syracuse, toutes deux sœurs, ayant obtenu un riche établissement par le même genre de beauté qui a fait donner ce surnom à la déesse, lui érigèrent un temple. On connoit en France, par un assez grand nombre de moules & de copies, la Vénus Callipyge du Palais Farnese. C’est tout au plus une antique du second rang. La figure est ronde & pesante, le linge de la draperie manque de légèreté, & les plis en sont secs & parallèles. La tête est moderne. (Article de M. Levesque.)