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l’édifice peut s’achever. On se propose de mettre en oeuvre les connoissances répandues dans le répertoire universel de jurisprudence, de la même manière que les auteurs de ce dernier en ont usé à l’égard du dictionnaire encyclopédique. Mais entre le répertoire de Jurisprudence & cette partie de l’Encyclopédie méthodique, il y aura des caractères assez marqués pour empêcher de confondre jamais ces deux ouvrages. Tous les réglemens si variables du fisc, tous les tarifs des finances, toutes les formules d’actes qui sont développés en détail dans le répertoire, ne se trouveront qu’en simples généralités dans l’Encyclopédie méthodique.

On s’attachera sur-tout a développer le véritable esprit de la jurisprudence. Les jugemens des cours supérieures formant aujourd’hui une partie essentielle de notre Droit civil, il est très-important de savoir au moins distinguer ceux qui font loi, d’avec ceux qu’on ne peut invoquer pour la décision des assaires de même espèce qui renaissent chaque jour dans les tribunaux : c’est peu de rassembler des arrêts contradictoires sur chaque matière, si l’on n’y joint pas le flambeau nécessaire pour éviter les piéges de la chicane.

A tout ce qui concerne la jurisprudence civile, canonique, bénéficiale, & criminelle, on ajoutera trois grandes branches des connoissances humaines, qui, jusqu’à présent, n’ont été réunies dans aucun


dictionnaire de Droit ; ce sont les questions les plus intéressantes du Droit public, du Droit des gens, & du Droit naturel ; matieres qui tiennent aux premières par une infinité de rapports, & dont la plus grande partie se trouve encore isolée, soit dans les livres des philosophes, soit dans les recueils des simples compilateurs. On s’attachera particulièrement à l’historique des lois, parce qu’il est impossible d’être jurisconsulte sans ces connoissances préliminaires.

Les corrections qu’on fera aux anciens articles seront distinguées par un signe particulier, ainsi que les articles nouveaux : ces derniers seront fort nombreux, parce qu’indépendamment des omisions de la première édition de l’Encyclopédie, il est émané du trône une multitude de réglemens qui ont changé l’ancien état des choses, tels que les lois relatives aux ordres religieux, aux portions congrues, aux jurandes, aux arts & métiers, aux tailles, aux déserteurs, aux serfs, aux prisons, à la torture, au commerce, aux présidiaux, &c.

A la fin de l’ouvrage, on placera un tableau qui fixera l’ordre dans lequel les principaux articles sur chaque matière doivent être lus, pour réunir les avantages des traités particuliers à ceux de la forme alphabétique. Il sera terminé par un catalogue des livres de Droit les plus estimés, avec une notice des meilleures éditions.

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[XX.] DICTIONNAIRE DE FINANCES, historique, philosophique, & portique ; un volume in-4o.

UN dictionnaire réunissant des notions justes sur les différentes matières des Finances, est un ouvrage absolument nouveau. L’Encyclopédie ne contient qu’un petit nombre d’articles sur cette partie, les uns rédigés par un homme ([1]) qui, peu instruit des faits, s’est jeté dans des dissertations vagues & médiocrement intéressantes ; la plupart des autres trop resserrés & copiés dans des dictionnaires composés par des personnes à qui ces matières étoient absolument étrangères.

Donner une idée de l’administration des finances dans tous les états de l’Europe, présenter une nomenclature complète des mots nécessaires à l’intelligence des livres écrits sur cette matière ; entrer dans tous les détails de l’administration des finances, particulière à la France ; présenter l’histoire des différentes natures d’impositions ; offrir des idées sur leur réformation : tel est le plan de ce dictionnaire.

En le composant, l’auteur a eu à choisir entre deux manières d’y procéder très-différentes. La première, de faire un ouvrage purement politique & philosophique, & d’effleurer seulement les faits &


les détails ; la seconde, de faire une collection de jurisprudence en finance, un manuel fait pour devenir un livre classique pour tous ceux qui sout occupés des différentes branches de cette admrinistration.

Entre ces deux partis on en a pris un mitoyen : on a rassemblé les principaux faits ; on s’est efforcé de donner de chaque objet des définitions jupes ; mais en se renfermant dans des bornes étroites, on a tâché d’instruire, sans perdre entièrement de vue le désir de se faire lire avec quelque intérêt.

Heureux le peuple qui vit sous un gouvernement dont la bienfaisance est la base, & qui, n’ayant rien à cacher, ne s’enveloppe point d’un voile mystérieux ; qui, persuadé que les discussions impartiales ajoutent des lumières à l’expérience, n’oppose aucun obstacle à la publication des ouvrage relatifs à l’administration !

Les articles qui seront marqués d’un (D) nous ont été fournis par une personne que diverses circonstances ont mise à portée d’acquérir des connoissances particulières sur les matières qui font l’objet de ce dictionnaire ; mais elle a désiré de n’être pas nommée.

  1. (1) M. Pesselier.