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leur vraie qu’il ne tenoit ni d’aucun maître, ni d’aucun préjugé. Il peignoit les figures avec le même mérite ; son dessin est ferme, quelquefois savant, jamais maniéré. Ses grands ouvrages ont la facilité & le large du peintre d’Histoire ; ses petits tableaux, la finesse, le fini & le précieux de la plus grande patience. »

Sa conduite n’étoitpas moins estimable que ses talens. Il est mort en 1719, à l’âge de soixante & quinze ans.


(190) Aldert Van Everdinger, de l’ecole Hollandoise, grand peintre de Paysages & de Marines, naquit à Alemaer en 1621. Sa couleur est brillante, son pinceau facile ; ses figures d’hommes & d’animaux son dessinées de bon goût Ses voyages dans le Nord, où il a fait des études, lui ont fourni les moyens de varier ses ouvrages. On admire d’épaisses forêts de sapin dans lesquelles le soleil produit un effet d’autant plus piquant, qu’il y pénètre difficilement, de brillantes échappées de vue à travers des arbres sourcilleux, des ciels légers & d’une belle couleur. Il a représenté des tempêtes dont la vérité fait horreur. « Là, dit M. Descamps, les vagues se confondent avec le ciel ; ici elles se brisent contre des rochers, qui semblent éclater & s’écrouler. Aucun peintre n’a su mieux que lui représenter les eaux : les vagues se rencontrent & Ce brisent ; l’eau s’élance en l’air & se réduit en brouillard ; on croit voir briller le feu répandu dans ses ciels orageux. » Cet artiste est mort dans sa patrie en 1675, à l’âge de cinquante-quatre ans. Il étoit diacre de l’église réformée, & il avoit les mœurs convenables à son état

Il a gravé lui-même un assez grand nombre de ses compositions.


(191) Henri Rokes. il est aussi connu par le surnom de Zorg qui signifie le Soigneux : ce surmon avoit été donné à son père qui étoit voiturier par eau, & qui se distinguoit comme un homme soigneux dans son état. Rokes appartient à l’école Hollandoise, & naquit à Roterdam en 1621. Eleve de Teniers, il peignoit dans le goût de ce maître & dans celui de Brauwer. Ses ouvrages se soutiennent à côté de ceux de ces maîtres. A la mort de son père, il lui succéda dans la fonction de voiturier, & ne peignit plus que dans ses instans de loisir. Il est mort en 1682, à l’âge de soixante & un ans.


(192) Gerbrant Vanden Eeckhout, de l’école Hollandoise, né à Amsterdam en 1621, fut élève de Rembrandt : il est célèbre pour avoir parfaitement imité son maître dont il avoit les beautés & les défauts. Il peignoit, ainsi que Rembrandt, le portrait & l’histoire, &, dans ce dernier genre, il étoit également infidèle au costume & à la correction du dessin. Dans sa seconde manière, il tint ses fonds beaucoup plus clairs. Il mourut en 1674, âgé de cinquante-trois ans.

Antoine Vanden Eeckhout, apparemment de la même famille, & né à Bruges vers 1651, peignit les fleurs & les fruits. La plupart de ses ouvrages sont en Italie, & tiennent plus de la manière italienne que de celle des Flamands. Il fit un riche mariage en Portugal, excita la jalousie, & fut assassiné en 1695.


(193) Hiacynthe Brandi, de l’école Romaine, né à Poli en 1623, sut engagé dans la carrière des arts par l’Algarde, célèbre sculpteur, & après avoir pris des leçons de Sementa, peintre Bolonois, imitateur du Guide, il entra dans l’école de Lanfranc. Il devint habile ; il étoit laborieux & très-occupé ; mais ami de la dépense, il étoit trop souvent obligé de terminer ses ouvrages à la hâte pour en recevoir promptement le prix. Aussi se montrat-il fort inégal. Dans ses beaux ouvrages, sa composition étoit riche, son pinceau facile, son exécution pleine de feu, ses têtes d’un beau caractère, & même sa couleur vigoureuse : mais plus souvent sa couleur étoit foible & son dessin incorrect. Il mourut à Rome en 1691, âgé de soixante-huit ans. Comme il n’a guère peint que des plafonds & des tablaux d’autels, on ne connoît guère cet artiste que dans les pays où il a travaillé.

Jac. Frey a gravé d’après lui Sainte Rite en exstase.


(194) Philippe Lauri, de l’école Romaine, né à Rome en 1623, étoit fils d’un peintre natif d’Anvers & élève de Paul Bril. Lui-même fit en quelque-sorte connoître son origine flamande par son goût pour la peinture en petit. Ce n’est pas qu’il n’ait fait de grands tableaux d’église, mais il réussissoit moins bien dans ce genre. Il s’adonna principalement à traiter en petit des sujets d’histoire, avec des fonds de paysage. Son dessin étoit assez correct & avoit de la grace ; son paysage étoit frais & léger, sa couleur étoit quelquefois exagérée de vigeur & quelquefois un peu foible. Il aimoit à peindre des bacchanales & des sujets de la fable. Il mourut à Rome en 1694, à l’âge de soixante & onze ans. Ravenet a gravé d’après lui le printemps & l’été : Major, le départ de Jacob.


(195) Theodore Helmbreker, de l’école Hollandoise, né à Harlem en 1624, étoit fils d’un organiste qui le destinoit à exercer le même talent, mais son inclination l’entraîna vers la peinture. Il reçut les leçons de Pierre


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