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macliîne pUtorefque. Il ne faut pas cherclier dans fes ouvrages le très-grand caradère , la beauté idéale, ni même la plus grande beauté telle qu’elle fe trouve dans la nature : mais il faut fe contenter d’y trouver de très-belles parties de l’art , & c’en eft aflez pour affurer ]a jufte réputation d’un artifte. La Fofie eft mort à Paris en 1716, âgé de foixante & feize ans.

On voit de lui, au cabinet du roi , la femme adultère , tableau de cfeevalet. On y remarque une force de couleur que lui avoir donnée l’habitude de la frefque.

L’enlèvement de Proferpine a été gravé d’après ce peintre par L.’ S. Lempereur •- Iphigénie en Aulide par Surugue : le mariage de la Vierge, par S. Vallée.

(136) André LucATELXi, eft compris dans l’école Romaine , quoiqu’on ignore le lieu, ainfi que le temps de fa naiffance : mais on fait que c’eft à Rome qu’il a vécu , qu’il a travaillé, & le genre principal qu’il adopta fut de repréfenter les monumens antiques qui décorent les environs de cette ville. Il ne faifoit pas moins bien le payfage & la figure que la ruine. Il entendoit bien la couleur locale propre à fon genre, & qui confiftc à bien imiter les tons que le temps imprime à des débris antiques. Son intelligence du clair-obfcur répandoit fur fes tableaux des effets piquans. C’étoit d’ailleurs un homme d’une conduite & d’un efprit bizarre , & il étoit fort difficile d’obtenir de fes ouvrages.

(237) André Pozzo de l’école Vénitienne, né à Trente dans le Tirol, en 1642, entra dans l’ordre des Jéfuites , & pendant fon féjour à Venife , il étudia les grands maîtres de cette école. Il faifoit l’hifioire, le payfage, le portrait, & ; éroit en même temps peintre & architefte. Il alaifféen deux volumes in f". un traité de perfpedive fort eftimé. La réputation de fes talens le fit demander par l’empereur , & il eft mort à Vienne en 1705 âgé de foixante & fept ans.

- (138) Arnoid DEVuEzné à Oppenoîs^ près de Saint-Omer , en lô^^z , eft ordinairement compris dans l’école Flamande , & n’appartient à cette école ni par fon éducation , ni par fa manière. Il reçut les principes de fon art à Paris, dans l’école du frère Luc, récollet , & alla fe perfeftionner à Rome. Appelle de cette ville par Lebrun , il vint aider ce peintre dans fes travaux , & s’établit enfuite à Lille où fon ; fes principaux ouvrages , & où il eft mort en 1714, âgé de qiiatre-vingt deux ans. ’Il avoit furtout étudié Raphaël, & il étoit pur & corpeâ dans le deffin & varié dans l«s mouyemens Seaux-Ans. Terne IL

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de fes figures : fa couleur étoît peu agréable > maïs il avoit du génie dans la compourion. I^ conferva toujours’ la bonne pratique de defïïner le nud , même dans fes efquiffes, avant : de le couvrir de draperie , & de ne rien faire que d’après nature.

(139) Michel CoRNEitLE,de l’école Françoife, né à Paris en 164a, fut élève de Michel fon père qui avoit eu affez de talent pour être compris au nombre des premiers artiftes qui formèrent l’académie royale : maison peut regarder comme fes véritables maîtres les Carraches dont il fit fa principale étude en Italie. Il fut bon deffinateur dans le goût de ces maîtresj mais on lui reproche d’avoir imité, dans fa couleur , jufqu’au ton que la vétufté avoic imprimé à leurs tableaux. Il a été occupé pouc plufieurs maifons royales , & pour différentes eglifes de Paris. On voit de lui à Notre-Dame la vocation de Saint-Pierre & de Saint-André. Il eft mort à Paris en 170S, âgé de foixante & fix ans.

Il a gravé à l’eau-forte d’après de grands maîtres , & d’après fes propres compofitions.. Jean-Baptiste Corneille , fon frère , né’ en 1646, & mort en 1695, âgé de quarante-neuf ans, eft auffi compté entre les artiftes eP timables de l’école Françoife. On voit de lui, à Notre-Dame, Saint-Pierre délivré de prilbn. Il a , ainfi que fon frère , gravé d’après le Carrache & d’après lui-même.

(240) Egion Vander NtER, de l’école Hollandoîfe , né à Amftcrdam en 1643 , fils d’un bon payfagifte ; reçut d’abord les leçons de fon père & enfuite de Jacques Van-Luo, peintre dont on eftimoit fur-tout la manière de rendre le nud. Il mourut à DiifTeldorp en 1702, à l’âge de foixante ans. Il traitoit avec fuccès tous les genres de fon art. « Ses tableaux d’hiftoire , dit M. Defcamps , font bien compofés, fes portraiits en grand & en petit bien )3 coloriés , touchés avec efprit & fineffe , fes » payfages fe reffentent .d’avoir été faits d’après » nature. » Il en ornoit les devants de plantes qu’il faifoit croître & qu’il étudicit dans fon jardin : le fini qu’il y mettoit étoit des plus précieux , mais nuifoit à l’accord du tout-enfemble. Il peut être comparé à Terburg pour la manière dont il traitoit les tableaux de famille. (241) GODEFROI SCHAIKEN , dc l’école Hollandoife, né à Dort en 1643 , fut d’abord élève de Van Hoogftratcn & : enfuite de Gérard Dou^w. Quelque temps iiaitateur de Rembrandt, il ne tarda pas à fe faire un goût qui lui fut, propre. 11 fe plaiibit à éclairer fes fujets de la lumière la plus vive, d’un flambeau ou du Ibkil. Il joignoic à un beau fini , de la facilité


Beaux-Arts. Tome II. P