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entendue. Ses fujets les plus ordinaire ; , font des fêtes champêtres ou des fcènes théâtrales : les vêtemens, les ajulîemens , les coè’fFures font toujours pittorefcjues. Il étudioit partout, à la campagne , au fpedacle , dans les promenades ; il traçoit tout ce qui lui lembloit piquant, & ces études lui ont fervi à répandre lijr fes ouvrages la vérité qui en fait le prix. Il a nui quelque temps, mais fort innocemment, au genre de l’hifroire , parce que les amateurs, même hors de France, ne vouloient plus avoir que des ouvrages dans le goût de Vatteau. Il e/l mort à Nogent, près de Paris, en 1721, à l’âge de trente fbpt ans. L’œuvre gravée de Vatteau, eft très ccnfidérable. Les meilleurs graveurs de fon temps n etoient guère occupes qu a reproduire les ouvrages. Entre un fi grand nombre de morceaux nous ne citerons que l’Ifle enchantée, gravée par le Bas , la mariée de Village , par C. N. Cochin . l’embarquement pour Cythcre , par N. Tardieu,

(311) BAriHAzAR Dennèr, de Tccole Allemande, né à Hambourg, en 1685 , n’eut que de mauvais maîtres, fut placé par fes parens dans des mailbns de commerce, & : no, put donner longrems à la peinture que quelques înftans de loifir ; ce n’eft pas un peintre qu’on doive imiter , mais il doit être cité par l’extrême foin qu’il donnoit aux têies ; on y voit jufqu’au pore 1 de la peau, on y compte] ufqu’aux plus foibles plis de fon tiffu, il a même point quelquefois dansla pupille de l’oeil, Iesobjeîsqi,i à’y miroient : & ce foin minutieux n’empêche ’pas qu’à une diflance convenable , fes têtes ne produifent l’effet qu’elles doivent fairi. La touche en eftjiule, la couleur fansmanière, l’exprelfion vraie. Dans les autres parcies , le dciîîn eft très foiblo , les plis des draperies, fans forme & fans vérité , la compofition fans goût & : fans choix. Cet artifle patient, efc mort en 1747, âgé de foixante & deux ans.

(311) Jean-Marc Nattier, de l’école Françoife , né à Paris en i6Sj, fut reçu de l’académie royale» comme peintre d’hiitoire , & fe confacra au portrait : il plût furrout aux femmes qu’il traniformoit en nymphes , en déeffes , & qu’il embelliffoit. C’eit d’après fes defllns qu’a été gravée la galerie de Luxembourg, peinte par Rubens. Il ei mort en 1776, âgé de quatre-vingt-deux ans.

(3^3) Jean-Baptiste Oudry, de l’école Fiançoife , né à Paris en i685, fut élève de Largillière, qai lui donna d’excellens principes de couleur. Se l’exerça dans ’tons les genres : c’efl : peut-être ainfi que devroit toujours être dirigée l’éducation pittorefque. H


n’efl aucun genre r^ne le peintre d’hifloire ne doive bien pofTéder ; & l’artifte qui fe confacrc à un genre particulier, fe félicitera toujours de s’être exercé dans un genre fuofrieur. C’eft ce qu’entendoit Wateau , quand il difoit qu’il fa ;it un peu jouer de la flûte pour bien jouer du tambour. Oudry fut d’abord très-occupé à faire le portrait, mais fans abandonner l’hiil-oire pour laquelle il fut agréé, & reçu de l’académie royale. On voit de lui une nativité & un faint-Giile, dans l’églife de. S. Leu , & une adorat-ion des Mages dans la fdie du chapitre de S. Martin -des-Champs ; mais il fe livra enfuite à peindre les animaux, & c’efl : dans ce genre qu’il s’efl fait une très-grande réputation. Il favoit, par la touche S : par la couleur, donner à tous les objets leur véritable caradère. Toutes les maifons royales font ornéas de fes ouvrages, & : il a beaucoup travaillé pour les particuliers & les étrangers. Il peignoit bien le payfago , & il campoie fous une tente’ pour en faire les études d’après nature. Il eft mort en 17J5, âgé de foixante ik dix ans.

Entre le grand nombre de tableaux du Roi ouvrages de ce peintre, on en diftingue un capital. Loui.s XV y eft repréfenté à cheval au milieu de douze feigneurs de fa cour & de plufieurs officiers ; tous les portraits Ibnt très-reflemblans ; le ; chevaux, les chiens font eux-mêmes des portiaits de cheV’aux des écuries du Roi , de chiens de fa meute. Oudry eft repréfenté lui-même dans un coin du tableau , faifant un delFm de la chaîTe. On a beaucoup gravé d’après Oudry. la colleftion des eftampos des fables de la Fontaine fiiiBroit pour donner une jufte idée de fon talent.

(324) Antoine Cahale, de l’école X’^énîtienne , né en 16S7 , fe livra au genre du payfage , qu’il étudia d’après nature, & qu’il traita d’une manière vague & légère. Ses ouvrages refpirent la facilité : ils font faits de peu de chofe , & produifent un effet très- jufte. Il eft mort en 176S , âgé de quatre-vingt-un ans.

(325) François le Moine, de l’école Françoife, né à Paris en 1688 , de parens fort pauvres , fvt élève de Galloche. Quoiqu’il eût remporté le premier prix de l’académie royale, il ne fut point envoyé à Rome , parce q ;ie le malheur des temps empêcha de nommer des penflonnaires. Il fit dan.s la fuite le voyage d’Italie, mais en courant, dans l’efpace de fix moi^ , &.lorfqu’il étoit déjà forme. Il ne put que voir, & n’eut le temps de rien étudier.

Le Moine deyoit faire révolution dans i’é'»