Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/341

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pfefente Ptométhée occupé à fculpter la figure de l’homme , ce lé fervanr d’an à plomb pour Bielurer, d’après Ion modela, les prof or-ions de Ion Ouvrage. Diodore a leuiemenc voulu dire qi’C le compas fuffifoic aux Egyp-iens ; mais que les Grec» confultoient encore leuri yeux pour donner la grâce, & la véricabie beauté des proporcions à ^eurs figures.

Au lelte, il ne faudroit pas nier que les Grecs quelquefois ont pu faire des ouvrage. Ce Iculpture lins en avoir auparavant préparé le modèie. Ce procède hardi a été plus dYne ■ fois employé par des modernes, & même par des Icu.p.eurs qui ne lont point places aux ’ premiers rangs des artiftes.

J-es ançjen-. , ainfi que les modernes , ont laïc de, ouvrages en p.à re : il ne relie plus aujOLrd’hui , dans ce genre , q :e des basreliefs , & i’(,n a lieu d’êrre furpris que le temps ait rei ;.ecte une matière fi f agile. Les plu» bea..x de ces monumens ont été trouves à iJayei : ils apcar enoienc à la voûre de deux -^ambieo & d’un ba.n. Le travail en eft doux oc peu ia-1 ant, tel qu’,1 convenoit de le faire »ur une lubilance peu (bl’de : mai., pour donner aux h ;îuve5 une apparence de dégrada-ion à | Jaquelle s^Jppo^oit leur fo.ble iaillie , les artilte » onr indiqué, par des concours profondé-Bient tracés , les parties qui doivent fe diftinguer en reuet fur la (urface plane- On halardo. t ce-eruiant q.ielquefois des parties Taillantes, ex : même quelq ; ei-unes qui é oient en-Merement de relief ; telle étoit la mam d’un l-eiLe tenant ^la tê e de Médafe, dans un basreiief tfouvé à Pcm eia : cette main étoit aflujecLie par i,ne verge de fer.

On ne fmfoit guère en ivoire & en argetit que de peii^s o .vrage,. L’art de les travalllè^ fe nommoit toreuticé Winckelmann a rai Ion de dire que ce mot ne vient point de tornos , tour, inllrumen des tourneurs.- mais je uie garderois d’affurer avec lui qu’il vînt de toros , adjedif, qui fignine clair, exact, parce que, dit-il , le relief de ces ouvrages les rendoit plus clairs aux fpectareurs que les travaux en «reux, quon nommoit anaglyptes. J’aimerois mieux croire que le nom de i’art appe lé toreuticé , vient de l’inftrument nommé toros, qui pouvoir être une forte de cifele , Les Grecs tailloient le plus ordina"rement ’ dans un lèul bloc leurs ftatues de marbre. Cependant il eft prouvé par les monumms eux-’ mêmes, que Couvent ils travailloient les têtes ■ féparément , & qje , quelquefois , ils fui«oient ■ ;atlli pour les b as ct.tte fingulière prai^ue.

! Les têtes du fame.ux grouppe rie NiuDe, ont 

été adaptées après coup aux figures aux q ; elles jelles appartiennent.

’ Il eft prouvé par une figure moyennîment , ’ f Qieffale <iiii re^réfente uise w/ière , & qui elt i S c u


confervée à la Vilia-Aibani , que les anciens ebauchoient leurs ftatues de la même manière que Jes modernes ; car la partie inférieure de cette ftarue eft à peine degrollie. On voit aulli que , comme les modernes , ils affujettiflbient a la figure , par un Ibutien épargne dans le marbre même , les membres ilbles, afin de pouvoir les travailler fans rilque de les brifer. Or. remarque qu’ils avojer.t pris même cette précaution à des ftatues ).our lel’quelles elle n’étoit pas abfoiument neceflaire.

On voit , par un pafTage de Pline , qu’ils étendoient un vernis fur leurs ouvrages de marbre , & qu’un peintre, nomme ISiwias , étoic ie verniffeur des ouvrage^ de Praxielcs. On fait qu’ils polilloient e plus grand nombre de leurs ftatues, même cololfales ; méthode qu’oïl ne lauroit approuver, puil’qu’ii eft toujour,’ ; à craindre que l’opération du poliment ne fafi» perdre les touches les plus fines Os : les plus lavantes, d’autant plus que cette o ;ération n’eft pas ordinairement exécutée par le maître. Winckelmann croit qu’après l’opération du poliment à la pierre-ponce , les anciens repaf-Ibient fouvent l’ouvrage tout-entier avec l’outil, ne la (Tant aucune partie fur ]at|uelle ils ne promenaffent le cifeau. Alais pourquoi auroieiat-Jls tait précéder cette opération de celle du poliment ? Le Laocoon eft le plus bel exemple des ftatues terminées au cifeau feul , fans avoir été fatiguées par le poli : l’œil attentif peut encore .y découvrir avec quelle fcience & quelle dextérité l’artifte a promené l’inftrument fur tout l’on ouvrage, pour ne pas perdre les touches favantes par un frottement reitéré. Ce travail donne quelque chofe de briic à ce qu’on peut nommer l’épiderme de la ftarue , & ce brut eft bien plus agréable à l’œil du connoifl’eur, que la furface luifante que donne le poliment, & qui jette un éclat fi vif fur les parties frappées de ialnmière , que l’œil ne peur bien diftinguer le travail de l’artifte. Aux ftatues de porphyre , les anciens faifoient ordinairement la tête & les extrémités de marbre. Il eft vrai que l’on voit à Venife quatre figures entièrement de porphyre ; mais elles font l’ouvtage de Grecs du moyen âge. Dans les figures d’albâtre , ils avoient coutume de faire en bronze la tête & les extrémités.

Les reftaurations faites par les anciens ne (ont pas du nombre des choies les moins curieufes qui foient parvenues jufqu’à nous. Ois v.iit qu’ils reftauroient les parties n"i»i]éçs de la même manière qu’on le fait de nos jours, en pratiquant un trou dans la partie endommagée, pour y introduire & y fixer un tenon qui afTujetiflbit la partie nouvelle. Ce tenon étoit quelquefois de fer-, tel eft celui du Laocoon qui eil pratiqué derrière la bafe. Mais i’airai» T t ^ - ^’