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Il b’en falloit bien , fuivsnt Paufanîas , que Callimaqiie fût le preraier de,, artiftes , laih il éroit le plus, adroit. Ce fut lui qui imagina le prêmiei’ de percer le marbre II reçut , ou le donna ei’urnom de Caciiotechnos , qu’on pou rroit traduire en françois par i’expreirion vulgaire de gâte-v.étier , parce qu’il donnoit à l’exécution de les ou rages un foin que les autres auroient difficiitment imité. On lit dans Vitruve qu’il fut lurnommé Catctechnos, i’hiditjlrieux , mais c’efb peut-être une faute de copille.

Un des monuraens les plus relpcftés de la citadelle d’Athènes stcit une llatue de Mineri-e, qui avoir éié révérée de toutes Jeà bourgades de l’Artique , avant que Théfée les eilt réunies en une feule afTociation. On pretendoit que cette flatue étoit tombée du ciel. Elle étoit (ans doute fort ancienne , & les lefteurs cureux de l’hifioire de l’art defireroient que Paulanias eût laiffé quelques dérails fur la forme & l’exécution de cet ouvrage. Devant cette ftatue etoit une lampe d’or, ouvrage deCallimaque ; elle brûloit nuit & jour, & Ton n’en renouvelloit l’huile qu’une fois l’an ; la mèche étoit d’amiante. Au-deffus de la lampe étoit un palmier d’airain qui s’élevoit }ulqu’à la voîlte , & : recevoir la fumée. On voyoit aiifli , du même artiflre , à Platée , une Junon aflife ; Pline obferve que , dans fes Lacédémoniennes danfantes , l’excès du fini avoic détruit toute la grâce.

(20) Laphaes de Pliunte , vîvoit dans m temps incertain ; mais on doit le mettre au rang des fort anciens flatuaires, puilque Paufanias cbiérve que fa flatue d’Hercule, fculptée en bois , étoit d’un travail qui tenoit au goût de l’antiquité.

—(21) Gallon d’Egine étoit élève de Teftée & d’Ar.gélion, qui eux-mêmes avoient appris leur art de Dipœnus & de Scyllis. On peut donc le placer vers l’an 540 avant notre ère. On voyoit de lui à Amycles une flatue de Proferpine fur un trépied d’airain, (22) Canachus floriflbit , fuivant Pline, dans la 95’ olympiade , quatre fièeles feulement avant notre ère. Nous croyons devoir fuivre plutôt Paufan-as qui le fait contemporain de ce Gallon d’Egine dont nous venons de parler. En effet, Ciceron & Quintilien donnent au travail de ce fcLilpieur un caraètere de fechereffe & de dureté qui ne poui-oit imiter parfaitement la nature, & qui leffembloît à celui des Etrufques. Ce caraftère eft ceiui de l’art dans la temps anciens , où les artift& n’avoient pas encore acquis l’heureufe faciite de l’exécution. Peut-être y a-t-il eu plufieuts S C

Canachus. Celui dont Pline a parlé ttà»ailloI» en marbre & en bronze.

(23) Mrnechme de Naupade & Soidaj hvcnt en ivoire & : en or une flatue de Diane, placée dans !a citadelle de Pâtres. On voit que ce mélange vicieux de i’or & de i’ivoire, Cans une même flatue , avoir été adopté dans la G’.èce avant que le goût de l’art y fût perfeétionné. On le conferva lorfque les arts furent portes à leur perfeûion , par cet amour que leo hommes oni : pour la richeffe, & qi,i Ibuvent l’emporte fur les loix du bon goût & de la raifrn. Pline parle d’un veau fculpré par Mcnechme, & obferve que ce ftatuaire avoit f^crir fur Ion art. Paulanias nous apprend que Ménechme & Soldas vivoient peu ’de temps après Canachus & Gallon.

_ (24) Calamis : Quoique Cicéron & Quintilien ne fixent pas l’âge de cet artille ils indiquent afPez qu il étoit moins ancien que Canachus & : plus ancien que Myton. Paufanîas dit qu’une Vénus de cet artifle fut placée auprès de la lionne d’aira n érigée en l’honneur ds la courtifar.ne Léena. Si la Vénus a été faite en même temps que la lionne, Calamis vivoit ver.i l’an 515 avant noire èie. Mais je crois qu’il y a eu plulieurs Calamis ; l’an qui vécut après Canachus & avant Myron , & un autre bien plus récent. Il ell certain qu’il y eut un Calamis concemporain de Pindare , ik qui fit pour le temple d’Hammon , dans la Béotie, une llatue que ce poète y confacra. Kndare naquit 520 ans avant notre ère.

(25) Dameas de Crotone fit la ftatue de Miion le Crotoniate ; & cet athlète , fi célèbre t>ar (à force exiraordinaire , la porta lui-même dans l’Altis oii elle devoir être placée. Il parut aux jeux olympiques la première année de la 62’= olympiade , 532 ans avant notre ère. Cette époque nous apprend en quel temps vivoit Dameas, & fa patrie nous fait conncître que l’art florilîûit alors dans îa partie de l’Iiaiie que l’on nomme G ;ande Grèce.

(25) Iphicrate. Une counifanne nommée Lesena (la Lionne) éroit dans la familiarité d’Harmodius & d’Arifcogitcn qui confciroient contre le tyran Hipparquc : ils la mirent dans leur fecret ; elie fut arrêtée, appliquée à la torture , is. mourut fans les avoir trahis. Les Athéniens voulurent lui rr.arquer leur reconno ^ffance par un monument public ; mais pour qu’on ne leur reprochât pas d’avoir accordé à - :ne courtifanne les honneurs d’une flatue , ils la fitent repréfenter fous la figure d’une lionne. Ce fut Iphicrate qui fut chargé de cet ouvrage ; & , pour immortalifer le courageux