Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/399

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s’e u’ .

ïCaîs nous montrent l’ardent clefir qu’ont eu ces iriiftes de furmonter les difficuhés ; mais ils nous prouvent en même temps que le marbre & la pierre ne fe prêtent pas à feconc er leur ambition.

Les anciens ont montré plus de fageffe , en fe contentant de repréfenter feulement l’élévation des fabriques qu’ils introduifoientdans leurs bas-reliefs. Ces fabriques ne font compofées , pour ainfi dire , que de lignes horizontales & perpendiculaires , parce que l’interruption formée par des lignes qui. fe croifent, & tout ce qui produit une multiplicité de parties fubordonnées, détruit cette régularité & cette folidité d’où dépend, à beaucoup d’égards, la grandiofité du ftyle.

Nous voici parvenus ! la dernière obfervation qui porte fui’ la manière dont il faut draper les ftatues faites en l’honneur des perfonnes mortes ’depuis peu , ou encore aftuellement vivantes. Cete queftion , pour être bien difcutée , demanderoit feule un long difcours. Je me conrenterai d’obferver ici que celui qui ne voudra pas empêcher l’arnfte de développer fon talent ivec le plus grand avantage , ne doit p^s exiger ^ju’ il employé le coftume moderne. La fatisfac-

ion de tranfmettre à la pofl :crité la forme de

,ios vêtemens actuels eft , fans doute , achetée à , :rop haut prix , s’il faut y facrifierce que l’art i de plus précieux. Le travail du marbre demande Vi très grand talent , & ce n’efi : pas la peine de [e fervir d’une matière auffi foiide que celle qu’employé le ftatuaire , pour fai : e paffer aux fiècles futurs des modes dont l’exiftence ne s’étend prefque jamais au delà d’une année. Malgré le jufte defir que peuvent avoir nos antiquaires de faûsfaire aux loix de la juArice 5c de la reconnoiflance, en cherchant à procurer lux amateurs des temps à venir la même fatisfacfon de contempler & d’admirer les modes de nos jours, que celle dont ils jouiiTent eux msmes en étudiant le coftume des anciens ; . me "emble que la peinUire de genre & la gravure doivent être regardées comme fuffifanres pour

et objet, fans proftituer le bel art de la fculptare

à des intentions fimefqiiine ;. On peut voir en cette ville, (Londres) uns ftatue équeftre dans le coftume moderne , & il r.’en faut pas davantage pour détourner !es artifice de femblables eflais. Ce genre mériteroit d’être reje’té quand on ne povirroit faire contre lui qu’une objeôion ; c’eft que nous femmes tellement habitués à voir les vêtemens modernes , qtie cette trop gande familiarité ne s’accorde pas avec la dignité & la gravité àe ^ fcidp titre, ’Lzfculpture eft un arc formaj’fte, régulier, iuftère même, qu’ dédaigne tous les objets familiers comme incompatibles avec fa dignitéj**& qui rejette en même temps toute efpèce d’affectation & d’apparence de ftyle académique. Ce S C U 5gp

n’eft donc qu’avec une grande circonfpeâion qu’il faut employer le contrafte , foit d’une figure avec une autre , foit des membres d’une feule ftatue ilblée, foit des plis d’une draperie. Enfin tout ce qui tient à la fantaifie ou au caprice, & tout ce qui eft connu fous le nom de pittorefque , quoiqu’admirable partout ailleurs, ne peut s’accorder avec la fageffe & la gravité qui caraftérifent particulièrement cet art. Il n’y a rien qui diftingue mieux le goût fage &raifonné, qu’une correfpondance régulière , un jufte accord entre les différentes’ parties du deffin , qui toutes doivent être unies & enchaînées pour former un enfemble. Nous- pouvons donc prononcer hardiment , d’après cette règle générale , que l’uniformité, lafimplicité , la monotonie de la matière qu’emp’ble le fciilpteur, qui eft ordinairement le marbre blanc , preic ;rivent des limites à fon art, & lui commandent de ne point s’écarter de la fimpîicité de deffin qui y eft convenable ; ^..4^- . ticle extrait de M. Reynolds.)

SEC (adj.), SÉCHERESSE(fubft. fém.>.-C’eft par les applications que nous faifons des mots attachés aux propriétés & aux fonflions de nos fens, que nous donnons à la plus grande^ parfie de nos idées intelleèluelles une certaine ex’ftence , qui les rend plus fenfibles. Les fens d’ailleurs femblent faire entr’eux communication , & communauté debiens^ en fe prêtant les différent mots où les difierentes manières de s’exprimer qui leur font propres.

Ici la vue s’approprie ce qui appartient au toucher. Un corps peur être humide ou /ec ; de ces deux qualités , la Jéchereffe femble en général moins amie du tact, & vraifemblablement cette différence a conduit aux applications empruntées de ce mot ; elles expriment toutes un caraAère blâmable. Un ftyle yèc, une poëfie. féche , un muficien dont le jeu eft fec , une compofition muftcale dont la tournure eû/eche un irait & des contours fecs , une couleur féche, font des défauts dont l’art d’écrire, la mufique & la peinture doivent fe préferver avec foin. Mais d’où provient cette féchereffe de manière qui déplaît ? fans doute d’un défaut de Timaginacion ; car ie fens de ce mot s’étend fig-jrcment jufqu’à cette faculté purement int 3lle£tuelle.

L’imagination dans les arts préfene l’image d’un terrein qui produit. Si l’imagination eJî peu féconde, elle préfente ce tçrrein d»inué d’une fertilité qu’on attend d’elle , coitime des fables arides, comme une terre defféchée , & cette aridité fe fait fentlr dans la manière dont l’image eft rendue, comme elle fe fait "voir dans les fruits qu’il produit.

L’écrivain dont l’imagination eft aride ou féchi a quelque afTimilation encore avec l’ayare