Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/413

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

TEI

aettc confufioft par plufieurs écrivains ftjr l’art qui n’ont pas ufé de ces mots (elon leur véritable fignification : c’eft ainfi q’ue l’erreur à vieilli ’ & fubfifte encore.

Mais fi l’on confulte de Piles qui réuniffoit la juflreïïb des principes à la pureté du langage, on verra la précifion donc nous parlons feien établie.* Voici comment il s’exprime ; « h variété des teintes , à-peu-près dans le » même ton, employée fur une même figure , » & Ibuvent fur une même partie, ne contri- »■ bue pas peu à l’harmonie » : ( Traité du coloris).

Nous convenons encore que l’extrême liaifon qui fe trouve entre les teintes & les tons d’un tableau , fait qu’il y a fouvent peu de différence dans le fens de ces deux expreflicns , puifque la couleur locale d’un objet comme, par exemple, celle d’un maron , le fait détacher en brun, fur un fond clair ou de couleur claire éclairée, comme feroit un citron, & dans ce cas là on pourroit dire indifféremment : Ce maron fe détache par la vigueur de la teinte, ou par la vigueur du ton.

Il y a des objets qui font de même couleur & qui offrent une teince différente. On fait quil y a plufieurs fortes de blancs, de noirs, de citrons, &c. C’efl : ainfi que les eftampes des différents maîtres font de teintes diverfes , quoique toutes imprimées avec de l’encre de même forte. Le Boffuet de Drevet efl d’une teinte argentine, les ouvrages de Bolfwert font d’une teinte vigoureufe, les eflamprs en manière noire font en même tems d’une teinte chaude & fuave.

Tout ce que nous venons de dire tend à éclaircir la fignification du mot. , Il eft tcms de s’entretenir un peu des règles générales ^u’on peut pofer fur l’ufage des teintes. A leur . égard, comme par rapport aux autres parties de lart, les peintre ? ont adopté des manières exclufives , faute de bons principes , & de vues droites fur la nature. Les uns varient conflamment leurs teintes à l’infini ; d’autres ont une manière plus JImple 8c conftamment plus large. Cependant la nature nous dide la loi qu’on doit fuivre félon les diverfes circonftances des lumières qui éclairent les objets. S’ils font frappés d’une lumière vive, telle que l’efi : celle du foleil , ils e’n font fort emprégnés, les couleurs locales difparoiflent en partie, les petites formes perdent elles-même de leurs faillies , & les teintes, dans chaque maffe des difFérens objets, font peu variées, fi cen’eflpar la diverfité qu’y apportentles divers flans.

Si au contraire l’objet nlfl : pas éclairé fortement , les couleurs locales reprennent tout l^uT jeu .& les TEINTES fonc infiniment Viriées.

T E N

|

La nature des objets détermine suffi fur le plus ou le moins de variété dans les teintes. Sur les corps polis & luifans, fufceptibles de la réflexion de tous les objets qui les entourent, on voit le modèle d’une infinité de teintes. Ainfi les draps de nature fort poreufe & qui abforbent la lumière, montrent moins de cette variété qjje les taffetas & les fatins qui, d’un tiflu plus dur & plus ferré, reflechiffent une grande quantité des rayons qui les entourent. De ces obfervations, il faudra conclure que bi&n loin d’adopter pour tous, lés ouvrages le même fyflême fur les teintes ,’ un homme à principe fent la néceflité d’en employer de différents dans le même tableau. Si la fcène eft en partie éclairée du foleil, lesrEiNTEs delà partie qui en efi : éclairée feront vives mais larges, & prefque égales, |jni !is que , dans le«  parties pr-ivée5 de la grars,ûen[umière , elles fea ront infiniment variées.

Quant aux principes de la pratique ils fe réduifent à peu de choie, & varient félon le genre de peinture. Pour l’huile, les teintes doivent être les plus fraîches & les plus vives qu’il foit poffible ; les huiles, la compofition métallique des couleurs les rendent fufceptibles de changement.

Les TEINTES, comme nous l’avons dit plus haut , doivent être pofées avec la plus grande juflefTe , afin qu’étant peu tourmentées fur le tableau par la main du peintre , elles en confervent plus de fraîcheur & de franchife. ’Les teintes de la détrempe & de la frefque, demandent une grande habitude, parce qu’en féchant , elles prennent des nuances très-différentes de celles qu’elles ont avec l’eau. {Aft ticle de M. Robin.)

TENDRE (adj.) On dit des couleurs tendres comme des couleurs dures , tk ces deux mots font oppofés entt’eux. lis ont été tranfportés métaphoriquement du fens du toucher à celui de la vue. Il femble que des couleurs douces & fuaves faffent fur les yeux le même eWet que des chofes délicates & tendres opèrent fur le taft. (L.)

TENDREMENT (adv,) Peindre ten-

drement , c’efl peindre d’une manière fuave & moëlleulé. Ce mot ne femble pouvoir s’a-ppliquer qu’à des effets doux : ainfi je ne crois pas qu’on puiffe dire d’un tableau peint moèlleufsment, mais fier d’effet, qu’il eft peint tendrement. ( L. )

TENDRESSE( fubfl.^fem. ) Comme on dit peindre tendrement , on dit aulïï peindre avec tendrejje. On peur auffi opérer avec tendrejfe , dans la fculpcure & dans la gravure. L’Andromède du Puget a été faite avec cen^^ E e e ij