Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/535

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un peu l’eau, afin de lui communiquei- ce que le tuyau a emporié de diffolution d’étain 5 on nettoie le tube , S« : lorsqu’on voit que la liqueur devient rouge, on remet encore de même deux fois autant de diffolution d’étain avec le tube que l’on en a mis la première fois.

» C’efl : alors que la liqueur fe teint d’une très -belle couleur rouge foncée comme du gros vin 5 on la verle dans un grand vale de verre ou de cryftal ■,, on recommence à faire lamêm« teinture dans le petit gobelet, après l’avoir bien nettoyé, qu’on verfe enluite avec l’autre dans le grand vafe lorfqu’on la croit affez rouge. On continue cette manœuvre julqu’à ce que l’on juge que Ton ait une fuffifante quantité de couleur dans le grand vafe.

» On laiffe repofer le tout pendant vingt-quatre heures. Lorl’qu’on voit la couleur rouge bien dépofée au fond, & l’eau q.ii la fumage bien claire ; on incline doucement le vaie pour en retirer cette eau ; ce que l’on continue jufqu’à ce que l’on voie que la couleur rouge eft prête à fortir avec l’eau ; alors on ceffe de verfer , & l’on remplit le vai’e avec de nouvelle eau qu’on laiffe repoier, jufqu’à ce que la couleur foie précipitée, & que l’eau qui lui fumage foit claire ; alors on recommence à vuider cetie eau comme on a fait la première fois, & on en remet de nouvelle à la place.- Pourvu que le vafe foit affez grand, il fuffit défaire cette manœuvre trois ou quatre fois.

a On n’a point marqué la grandeur du vafe ni la quanité de l’euu dans cette opérat-on ; il fuffit d’avertir en général que ce lavage de 4a couleur doit fe faire avec une affez grande quantité d’eau , & que l’on n’a point remarqué [qu’après la première précipitation prife , un ’ peu plus ou un peu moins d’eau employé pour laver le précipité, changeât rien à fa couleur. « Lorf.ju’on croira la couleur bien lavée par la quantité d’eau qu’on aura fait paffer parfdeffus, .on décantera l’eau jufqu’à ce que la |couleur foit prête à fortir ; on remuera bien le vafe, & on verfera la couleur & rcaii ■ reftante dans une taffe de porcelaine : on l’y laiffera repofer pendant un jour, après quoi on nietwa dedans une mèche ccmpofée de plufieurs fiis de coton , que l’on aura auparavant bien trempée dans de l’eau ; on ajuftera la mèche de façon que le bout le plus court entre dans la fu>fice de la liqueur, tandis que lebout le plus long doit pendre au dehors de la taffe ; par ce^ moyen toute l’eau s’écoulera, & la couleur reftera au fond de la talfe, iamblable à une efpèce de gelée de grofeillesrouges : alors on enlèvera la mèche , loi on laiffera féclier à l’ombre la couleur-, A

y^ ?,

n qui diminuera prodigieufcmènt de volume , » ik paroîtra comme une poudre noirâtre, lorfqu’elle fera tout-à-fait léchée. n On fera tomber cette poudie avec un cou» » teau , fur une agate , fur laquelle on la raniafn fera en un petit tas. On prendra de l’eau avec » le bout du doigt , que l’on liscouera fur la » couleur ; & lorfqu’elie en fera bien humeftée,- )) on la broyera avei-. une molette pendant longtemps, en humectant la couleur lorfqu’elie » v’ionc à fe trop lécher. On la laiffera enfuite » fecher à l’ombre ; & lorfque la couleur fera » parfaitement feche , on la ramaffera avec un >5 couteau^ -couleurs.

)3 II e(r aifé de varier la nuance de ces » pourpres ; on vient de donner la manipulation qui fait ordinairement les plus "beaux. » S’il’on met une plus grande quantité de diffof > hition d’étain, les pourpres qui en viendront n feront d’un violet foncé. Il eft pofTible auili îs de produire des pourpre, bruns ; cela dépend’ » Ibii/enrdela pureté de l’or Se de i’étain qus’ » l’on aura employés dans les diffolutions. » Si l’on veut avoir un pourpre tirant fur le’ » noir, on mettra fur un demi - poifibn d’eau ,■ )3 de la diffolution d’or, j.iftju’à ce que l’eaU’ )5 commence à prendre une petite couleur jaurie » très-légère ; on lufpend ;a dans cette eau, , 13 avec un fil , un petit morceau d’antiiMoine n jovial , fait avec trois parties dctain, & deux- ■ 9 parties de régule d’antirooine (on trouve cet » antimoine jovial chez les apotiquairts). Ort » laiffera pendant douze ou treize jou s ce morceau fufpendu dans la liqueur , ayant foin de’ » l’effuyer de temp^ en temps légèrement , afia’ » que la diffolution d’cr oiiffe mordre deffus ;. » après- quoi on retirera- le morceau d’antiinoine ; on verfera la liqnear & la po.dre’ » qui fera précipitée au fond , dans un puisgrand vafe, qu’on remplira d’eau. Lorfqne lapoudre fera tout-à-fait tombée au fond,- ëc a que l’eau qui lui furnage , fe trouvera claire ,> » on dé ;anter.i cette eau claire, & l’on éii^ » mettra d’a-jtre à la place , à plufiours reprifes., » & on achèvera le-refte de l’opératiori , eri » fuivant ce que l’on vient de .dire pour lesautres. -

» Chacune Je ces poudres, broyée avec fix’ »• fois fon poids du fondant gir’néral , produit ù ;r’ » l’ém-îil de ; pourpres de différentes : nuances ,. » & très - folidés.

» On auroit pu faire ces précipitations tout’ » d’un coup, en employant une plus grande » quantité d’eau, & à proportion plus de diffo-»- >s lution d’or, & plus de diffolution d’étain ;mais cela aiirbit été embarraffant pour des’ )> artiftci qai ne font point accoutumés à’ me-’ » furer ou à peler des diffolvans : il fiiffic d’à--’ vertir ceux qui -voudront prendre ce parti » qu’il faut mettre plus de trois fois autans