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ians l’efience de thérébentine, & que dès-lors il avoit fait quelques elTais de peinture avec des coiile-rs broyées dans ce mélange de cire & d’eflence. Il feroit peu honnête de ne le pas croire fur l’on affirmation.

Mais ce qui efl cer :ain , c’eft que cette manière n’a d’autre rapport avec ? encauftique des anciens que l’emploi de la cire. Ce qui eft , encore certain , c’efl : que ce n’efl : pas même une encduftiqne , puifqu’on opère en ce genre fans l’inie : veniion du feu. Enfin le comte de Caylus , dans fes premières expériences fur la peinture à la cire , a reconnu que cette pratique avoit de grands inconvéniens. Aufli le Lorrain, peintre dont nous avons parlé, qui avoir commence, comme M. Bachelier, par peindre à la cire diffoute dans l’effence de thérébentine , crut -il devoir abandonner bientôt ce procédé pour celui du comte de Caylus. Il a peint à la cire non-feulement des tableaux , mais même des plafonds.

) Cependant le Lorrain avoit, aufTi bien que M. Bachelier, inventé, ce procédé : il auroit ipu martre fa gloi e à le défendre ; il en fentoit les vices, & n’htfiia point à l’abandonner. Secondepeinture encavflïque de M Bachelier. Ayez une loUe forte & krree : lavez- la pour en ôcer l’apprêt ; tendez -la fur un chalïïs, & dilpofez ce challis de manière que vous puilTiez ’tourner autour. Ayez des couleurs telles qu’on les emploie dans la peinture en détrempe. (Il faudroit dire telles qu’on les emploie à l’huile ; car les blancs dont on fait ufage à la détrempe noirciroient. ) A mefure que vous peindrez faites humeSer votre tableau par = derriere avec une éponge. Par ce moyen , vous pourrez , à Totre gré, retoucher votre tableau, y mettre l’accord & le fini.

Prenez enfuite du fel de tartre ; faites -en djffoudre dans de l’eau tiède jufqu’à liiti :raiion. Filtrez cette eau faturée à travers un papier gris, & recevez -la dans un vaifltau de terre neuve &verniffee. Mettez ce vaif eau fur un feu doux : jettez-y les uns après les aunes des morceaux de cire vierge, bien blanche & bien pure. ’A mefure qu’ils fe diffoudronr, cette folution fe gonflera, montera comme du lait, & elle fe repandroit même, fi le feu étoit trop pouffe. Il faut fournir à cette eau oikaline autan : de ■cire qu’elle en pourra diffoudre. On s’affurera que la dilYolution efl parfaite , en la remuant doueement avec une fpatule de bois : quand elle fera parvenue à fon dernier degré, on aura une maffe d’une blancheur éblouiffanie , une eipece de favon d’^ine confiftance de bouillie qui fe diffoudra dans l’eau pure , en aufli petite quantité qu’on voudra, & : fournira

une eau de cire. 
! Le tableau terminé, on prend des broû’es , & 

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on donne au derrière de la toile une ou pkfieurs couches plus ou moins fortes de cette diiVolution de cire. L’épaifi’eur des couches doit être proportionnée à celle de la toile & à la force des teintes.

Enfuite on remplit de charbons a-dens des réchauds de doreur. Le peintre les fait promener derrière ia toile, mais lui-même refle placé devant la peinture : il examine les effets de l’inuiuon & de la fufion de la cire qui pénètre la toile & : les couleurs. Il dirige les mouvemens des réchauds , il ordonne de les hauffer, de les baiffer , de les fixer à une feule place , ou de les changer jufqu’à ce que tout le tabieau foit fuffifaniment brâlé.

On peut retoucher le ’tableau, foit avec des couleurs préparées au favon de ciie , fous forme liquide, ou £bus forme féche, foit avec de ia cire diffoute dans l’eflence de thérébentine : ces diiFerens moyens font au choix du peintre.

Ce qu’il y a de plus avantageux dans cetts. manière de peindre a le plus grand rapport avec la troifieme manière à Vencaujlique du comie de Caylus. Jl en a été queftion po^r la première fois dans l’ancienne Encyclopédie , arricle Encaustique, par’lVI. Monnoye ; & !cs mémoires du comte de Carias & de M. MajajlE a.oient été mis au jo-ir depui< : quelques mo’^. Le procédé du comte de Caylus peut s’exécuter fur le boi-i ; celui de M. Bachelier, t[ui ne peut s’exécuter que fur la toile, n’eîr ciitainement pas r£/2f<2z{/î/’jii5 des anciens, puifque les Grecs ne peignoient pas fur toile, que les Romains n’ont peint fur toiie.que fo.ts le règne de Néron, & que peut-être , dans route l’antiijuté, il n’y a eu de peint fur toile que -le portrait colofl’al de ce pviHce.

L’invention de M. Bachelier doit avoir un grani vice : c’efc qu’il entre de i’aikaîi dans

on ’avon de cire-, & que les alkalis gâ’ent un

gra ;id Tiomb"e de couleurs. Aufli les couleurs des tableaux que M. Ba-hel ^ï e>'pqlaau falcn fiour c.’niirmer fa découverte, étoient- elles grifes S : aie>.

Enfin le ; anciens, en pariant de Vencaufih^ue , ne font mention ciue de feu , de c.re & de ctjuleurs ; Se. le c< ;m-.e de Csyli" ; n’a pas emplo-yé au re chofe. Il s’efl : donc conL.’-mé plus exaftement au texte des anciens que M. Bachelier avec fes effences & fes alkalis.

Troifieme peinture encaujîiqué de M. Bochelier. On délaye les couleurs d.^ns l’eau de favon do ci’-e .’ont on vient de voir la recette. Orv • tieiu les couleu’s dans des godets , & on les entretient dans un éra’t d’hum’dité convenable en le- : hvmeclant avec quelques gouttes de cette

! même eau de cire. On fe ferc de pinccr.ux 3c 

I autres inllrumens erdinaites : mais ia palette