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dont l’abrence frapperoit le feu de mort. Les ouvertures de ces conduites , placées hors de l’attelier , font expofées à diftérens vents , pour que le fuccès de l’opération ne foit pas fournis aux variations de l’air. Mais fi l’on le ménage la reflburce de profiter de tous les vents , tous cependant ne font pas également heureux ; le vent du nord efl le plus favorable , &c’eft celui dont le fondeur délire l’influence , pour le moment où il mettra le métal en fufion.

Avant de pénétrer jufqu’à la chauffe , l’air qui s’infinue par les trois partages qu’on lui a ménagés , circule par un nombre égal de defcentes qui vont en rampant , & : il eft contraint de fe porter dans des galeries voûtées & fourerraines qui embraffent le cendrier de toutes parts. Ce dernier lieu eft un réceptacle d’une profondeur égale à celle de la foffe : les cendres & les charbons s’y précipitent par un partage qui fe termine à la grille de la forte, & qui s’élargit parle bas. C’eftpar ce même partage , que l’air extérieur communique avec la chauffe. L’art augmente encore la vivacité naturelle de Tair, en le contraignant de s’engager dans des ouvertures ménagées entre les languettes de briques qui ferment de trois côtés le cendrier. Chacune de ces languettes eft placée vis à-vis de la ventoufe qui fert de véhicule à l’air extérieur. Les trous font obliques, 8c leur direiSlion eft de bas en haut. Comme l’air, en fe raréfiant , pourroit forcer les canaux qu’on l’oblige à parcourir, on pratique, dans la voûte des galeries, des évents qui ont leur irt"ue dans l’attelier.

Il faut aufti ménager une ifllie à la fumée. On avoit pratiqué , pour la fonte de Bouchardon , au pied de la voûte du fourneau , & dans l’intérieur, fix pentes ouvertuies quarrées de fix pouces de large fur neuf de haut. Elles répopdoient à un même nombre de tuyaux auffi quarrés , qui monioient pcrpendiciilai^ rement, & avoient leurs irt’ues au droit du plancher qui çouvroit le fourneau. Elles y portoient la fum.’e accompagnée de flammes <jue feurniflbit le fourneau ; l’une & l’autre étoient reçues enfemble dans autant de cellules quarrées & voûtées qu’il y avoit de tuyaux ; mais l’air s’introduifant par les porte ? dont ces cellules étoient percées des deux côtés , diîhpoit la flamme : la fumée reftoit feule , & montant le long des tuyaux rarapanj, elle fe réuniffbit pour être portée au-dehors par le moyen de deux grands tuyaux de cheminée, l’un à droite , & l’autre à gauche , qui tous deux furmontoient le comble.

Ces deux tuyaux qui defcendoient en contre-bas jufques fur les ouvertures la érales du fourneau , fervoient à en recevoir les portes «Je fer lorfqu’on les hauflbir. Les chaînes & Igs bjfçules auiXijueUçi ces poitgs étoient fui" F aN

pendues y étoient logées : maïs comme îi pouvoit arriver qu’on eût à y travailler , & qu’il étoit au moins néceflalre de pouvoir examiner fi elles n’avoient pas befoin de quelques réparations , on avoit pratiqué à deffein dans- les languettes , Aes ouvertures à trois pieds au’deffus du plancher qui couronnoit le fourneau. Au moyen de ces ouvertures, on s’étoit préparé, avec ces pièces importantes, une communication qui pouvoit devenir très-utile. a. Du modèle. Avant de préparerfes études, le ftatuaire a coutume de fe rendre compte à lui-même de fes propres penfées par un premier modèle en cire ou en terre. Ce n’eft encore que l’idéal de fon ouvrage, fur lequel il peut revenir à fon gré. Ses é :udes finies , il fait un fécond modèle d’une grandeur médiocre , qui repiéfente d’une manière arrêtée, & avec la plus grande précifion , l’objet qu’offrira le grand modèle. Il fe fert , pour cette opérailon, de terre glaife bien dépouillée de tous les petts grains de fable & de toutes les ordures qui pourroient y être mêlées. Cette terre doit être d’ailleurs paîtrie, amollie, & tenue dans un degré d’humidité qui la rende maniable au gré de l’artifte. Ces foins ne font pas particuliers aux petits modèles des ouvrages deftinés à être jettés en fonte ; la terre glaife deftinée à modeler , exige toujours ces mêmes préparations. Le petit modèle une fois arrêté , doit fervir à prendre toutes les mel’ures dont le ftatuaire aura befoin pour la confeûion du grand modèle. Il fefert, pour les prendre, d’équerres, de règles, de compas, & d’échelles de réduction qui font également appliquées fur le grand & ; le petit modèle.

Quand le modèle excède la hauteur de cinq ; ou (ix pieds, ou même quand il approche de ’ I cette proportion , on employé le plâtre préfcrablemenr à toute autre matière. La terre glaife dont les parties conftituantes font plus fines , & qui porte avec elle une onftuofiié qui la rend plus maniable, fembleroit, par ces avantages, devoir conferver le droit d’être préférée : mais elle pèche par fa rcfiftance à conferver longtemps le même degré d’humidité ; elle a encore le défaut de s’aft’aifl’er tk de fe laifl’er entraîner par fon propre poids , quelque précaution que l’on prenne pour la ep’ntenir ; enfin les parties qui fe font fcchees avant que les autres aient reçu la dernière main , diminuent de volume & ne fe trouvent plus a-ec les autres dans les juftes proporions ru’elles dcvroient avoir. Ces délàvantages ia font rer jerter dans les grands ouvrages , quoique les avantages précieux qui la diftinguent la faffent préférer dans les morceaux de petite & : de moyenne proportion.

Le plâtre n’a pas les pifmeî inçonvéniens. Il