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voir le premier cours d’aflifes des pièces du moule, & à fervir de bafe à toutes les autres affifes. On détermine la longueur & fa largeur par des à- plombs tirés d’après le nud extérieur des parties les plus làillantesde laftatue , parce qu’aucune , lorlqu’ellc fera moulée , ne peut déborder ce chaffis.

Il faut cependant excepter, dans les ftatues équeftres , la tête du cheval de toutes les autres parties qui ne doivent pas déborder le chaflis. Celle-ci le déborde ; mais on ajoute, pour lui fervir d’appui, une pièce deboisceintrée, qui eft foutenue par des moellons maçonnée en plaire. On maçonne de même l’efpace qui eft entre le deflus du chalïï» & : l’aire du plancher.

Quand le chalTis eft en place , on y fait , dans tout le poi rtour, & fur la furface qui fetrouve d’arrâlement avec celle du mallif de pierres, des entailles en allez grand nombre pour que les pièces du moule qui compoi’ent le premier cours d’alTifes s’emboîtent dans ces enfoncemens , comme un tenon dans fa mortaîTe , Se deviennent, fans pouvoir s’écar :er de l3ur place, un fondement sûr & invariable pour celles qui fu vront. On donne à chacune de ces entailles des formes d ftcrcntes , & l’on y appofe des numéros qui correfpondent à des numéros femblables , mij fur les pièce, da moule qui s’y encadrent. Quand on fera au moment de rétab. ir dans la f^fTc le moule de plâtre garni de fes cires, ces doubles numéros correl’pondans entre eux donneront la facilité de retrouver toutes les pièces de la première allife du moule, & de leur rendre leur véritable place. Avant de rien mouler , on pofe tranfverfalement & à plat fur le chaflis de charpente lix barres de fer quarrées , qui, parleur diftr bution à des diftances convenables & : parallèles , forment une grille qui deviendra utile dans la fuite des opérations.

Il ne refte plus qu’à xonftruire autour du moule, & à quelques pieds de diftance , un échafaud à plufieurs étages. Cetéchafaud dreffé , le mouleur met la main à l’œuvre. Le moule du plâtre fe compofe de différentes parties féparées & détachées l’une de l’autre. On commence par mouler toutes les places où l’on avoit pris la précaution d’appofer des croix en cire encadrées de la même fubftance. Le mouleur mettant à part ces petites pièces du moule , pour les charger de cire & les employer quand il en fera temps , fait à ces mêmes plans, dans le modèle de plâtre , des entailles de deux pouces & demi de profondeur ; elles font deftinées à loger des tringles de bois qui repréfentent les pointes des traverlès & des pointais. Il fait traverfer à ces tringles la pièce du moulç, pour ménager un F O N

paflage à ces fers, lorfqu’on rétablira dans li fofle le moule garni de fon armature. Il faut employer beaucoup d’adretTe & d’intelligence dans la conftruaion & la diftribution des dlfforenies pièces qui doivent compoler le mouie ; il faut fe rendre compte d’avance des motifs fur lefquels on préfère une certaine diftribution à une diftribution différente. Si l’on commençoit par négliger cette précaution, il arriveroit que dans la fuite une pièce nuiroit à la pièce voifine, & qu’on ép-ouveroit de grandes difficultés quand il faudroit les enlever l’une après l’autre de deffus le modèle, 8j les raffembler enfuite aprèj les avoir garnies de leurs cires. Chaque pièce doit avoir des coupes différentes-, les joints doivent tomber fur des endroits peu chargés d’ouvrage. 11 faut prévoir & tracer au crayon fur le modèle les formes que l’on fe prcpoTe de donner aux différentes pièces. Les parties qui offrent une fuperfîcie large fe moulent d’une feule pièce ; celles qui offrent des furfaces inégales , des parties fouillées, excavées, exigent qu’on multiplie les pièces du moule.

Dans la diftribution de ces pièces , on doit en ménager quelques-unes , dans les parties fupérieures , qui puiffent s’enlever & fe replacer commodément fans toucher aux pièces voifines. Elles ferviront de trappes par lefquelles le fera le coulage du noyau.

Pour affujettir les petites parties, on met au dos de celles qui fervent d’appui , un petit anneau de fil d’archal tortillé ; on fcelle cet anneau dans l’inftant même où on la moule. Il reçoit une double ficelle qui, paffant à travers un trou piatiqué dans la chappe , va fe joindre à un petit morceau de bois appelle bilboquet, autour duquel on la fait rouler , jufqu’à ce que la pièce à laquelle elle eft attachée foit fixée à fa’ place.

Il y a des parties fi délicates, qu’il feroit impolTible de les mouler en place. On les détache du modèle, & on les moule féparément, pour les remettre à leur place au moment de la réparation des cires.

Il eft d’ufage de donner à-peu-près deux pouces d’épailTeur aux pièces les plus minces du moule. On y employé du plâ.re très-fin, pilé dans le mortier & pafTé au tamis de foie. On fe fert pour les chappes & les blocs de plâtre paffé au fas , tel qu’on l’emploie pour les bâtimens.

Mais le plâtre frais dont on fe fert pour mouler s’attacheroit au plâtre du modèle , & ne pourroit ea être féparé , fi l’on ne çora., mençoit par prendre une précaution nécelfaire : c’eft d’enduire d’huile d’œillet, avec une broffe ou pinceau , les parties qu’on fe difpole à mouler. Cette huile empêche le "nouveau plâtre de s’incorporer à l’ancien , & les parties dn