Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/606

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

5p5 G R A

nis eft brûlé dans quelqu’une de fes parties, & il faut la .recommencer.

Pour cjiie !e vernis devienne dur, comme il doit l’être avant de recevoir le travail , il faut le cuire. On procède à cette opération de la manière luivante.

Il faut allumer une quantité de charbon proporîionnée à la grandeur de la planché. Vous formevftz avec ces charbons , dans un endroit qui foit fur-tout à l’abri de la pouiriere , un b’afier dont 1 étendue excède de quelque chofe la planche dans tous les fens. Vous aurez encore l’attention de mettre fort peu de charbons dans le milieu , parce que la chaleur fe concentrera alTf-z , & qu’il faut plus de temps pour cuire les bords de la planche. Lorfque ces précautions feront prifes, vous expofgrez votre planche fur ce brafier, à l’aide de deux petits chenets faits exprès ou de deux étaux ac moyen defqnels vous la tiendrez fufpendue à quelques pouces du feu. On doit comprendre que le côté de la planche fur leqtel cfl : appliqué le vernis, n’cft pas celui qui doit ê ;re tourné vers le brafier ; îl fe trouvera en defTus , & pour és’iter qu’il îi’y tombe de ;, atomes de pouffiere , ce qui feroit très-dangereux , & qui pourroit occafionner des trous, vous étendrez au-deffus un linge qui vous garantira de ces accidens. Lorfqu’après un el’pace de quelques minutes , vous Terrez votre planche jetter delà lumée^ vous TOUS tiendrez prêt à la retirer. Pour ne pas ïifquer de le faire trop tard, ce qui pourroit arriver fi l’on attendoit qu’elle ne rendît plus du tout de fumée , vous éprouverez en touchant îe vernis avec un petit baron , s’il rc’fifîe ou s’il cède au petit frottement que vous lui ferez éarcuver. S’il s’attache au baron , & : s’il quitte îe cuivre, il n’eft pas encore durci : s’il fait réfifiance ik s’il ne s’attache point au bâton , ■ vous le retirerez. Si , par hazard , vous avez tardé un peu trop long-temps, & que vous craigniez qu’il ne tende à fe cuire trop, vous arrofercz p"omprerrbînt le derrière de la planche avec de l’eau fraîche ; car la chaleur que le cuivre retient aftèz long temps après avoir été féparé du feu , donneroit au vernis un trop trand degré de cuiflon , & même le bruleroir ; 3a p^ ?te ne pourroit plus le cot :per avec netteté , S îe fe :oit fauter en écailles. Comme la manière de gra-er efl la même ilir les deux vernis , nous allons parler du vorjiis mou , avant de parler des inilrumens & des procédés de la gravure.

l’e nis mcu , fuivant Abraham Bosse. prenez une once & demie de cire vierge bien î>lanche & nette ; une once de mairie en îarmcs pur & net ; une demi-once de fpalt calcine-, broyez bien le maflic & le fpalt : faites ■^cûdxeau feu vocre cire dans un 50c de teire G R A^

bien plombé & verniffé par- dedans. Quand elle fera entièrement fondue , ik tandis qu’elle eft encore toute chaude , vous faupoudrerej peu-à-peu du maflic, afin qu’il fonde & le mêle : vous remuerez le tout avec lui petit bâton. Enfuite , vous faupoudrerez ce mélange avec le fpalt, comme vous avez fait la cire avec le inafiic , en remuant encore le tout fur Is feu, jufqu’à ce que le fpalt foit bien fondu & mêlé avec le reiite , c’eft-à-dire pendant environ trois ou quatre minutes ; puis vous l’ôterez du feu & le lailTerez refroidir. Ayant enliiite mis de l’eau claire dans un plat, vous y verferez le vernis, & vous le paîtrirez avec vos mains dans cette eau : vous en formerez ainfi de petites boules que vous envelopperez dans un morceau de taffetas auquel vous ferez en haut un nœud avec du fil , comme aux veffies qui enveloppent les couleurs, îl faut que ce taffetas ne Ibit pas d’un rifTu trop ferré , afin que le vernis puiffe fortir fans trop de peine par les pores de ce tilTu : ii fiut aufli qu’il foit neuf ,^pour que Ton fait afluré qu’il n’a aucune partie gïafl’e.

Autre vernis mon. Il y a encore un grand nombre d’autres manières de compofer le vernis mou. On peut en voir plufîeurs dans le traité de la manière de graver à l’eau forte & aa litrrin. , édition de 1745 1 donnée par M. Cochin. En voici une que M. W’atelet a regardée comtne la meilleure , après avoir effayé toutes les autres. Il l’a donnée dans l’ancienne Encyclopédie.

Faites fondre dans un vafe neuf de terre vernifTée deux onces de cire vierge , d3mi-0r.ce do poix noire, & demi-once de poix de Bourgogne. Il taut y ajouter peu à-peu deux onces de fpalt , que l’on aura réduit en poudre très-fine. Laifiez cuire le tout jufqu’à ce eju’er» ayant fait tcffiber une goutte fnr uneaffiette, cette goutte étant bien relroidie puilFe fe rompre en !a pliant trois ou q latre fois entre les doigts. Alors le vernis efr allez cuit ; il faut le retirer du feu, le laiffer refroidir un peu, puis le verfer dans de l’eau tiède , afin de pouvoir le manier facilement , & en faire de petites boyWfc que l’on enveloppera dans du taffetas neuf ^our s’en fervJr. 4^"

Il y a quelques obferrations à faire qui forviront datrs les différens procédés qu’on erap’oycra pour la compofition du vernis.

    • . Il faut prendre garde que le feu ne foit

trop violent , de crainte que les ingrédien» dont on fe fer : ne fe brûlent.

,°. Fendent qu’on employé le fpalt, mênie après l’^avoir em^ployé, il faut remuer continuellement le mélange avec une fpatuîe, ou un petit morceau de bois.

°. L’eau dans la<j,uelie on yerfera la coîBja-