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fitîon doit être à-peu-près du même degré de clialeur que les drogues qu’on y verl’e. °. Il faut rendre le vernis plus dur quand on doit l’employer en été, que pour en faire pfage en hiver. Pour lui donner plus de ferme ié , U faut ai-gmenter l3 do !e du Ipalt , ou y ajouter un peu de poix réiîne. Voici comment on employé ce vernis pour en couvurir la planche . On adapte au cuivre un ou plufi’îurs étaux à main luivant fâ grandeur. On i met la planche, du côté dont elle n’eft pas polie, liir un feu de braile qui ibit modéré. Ce feu efl : placé dans un réchaud ou dans une poêle. Quand on juge que la planche efl aTîez chaude, [ on la frotte avec le vernis renfermé, comme

! nous l’avons dit, dans du taffetas : fi la chaleur 

ell fufîitante , le vernis fort par les tiffus du taffetas ; finon il faut attendre que la planche

foit plus échauffée. On parte le vernis fur toute

’} la furface du cuivre , tâchant qu’il foit par-tout

d’une épaifTeur égale , & que cette épaiffeur
foit irès-foible ; car fi elle étoit trop forte ,

■ elle gêneroit la manœuvre de la pointe , & il même tromperont le graveur. Pour rendre le

!) vernis encore plus égal & lui donner du grain, 

il en prend le tampon fait de coton enveloppé ji dans du taffetas neuf, & que l’on nomme ta- .i pecte , & l’nn tape fur toute la l’urface du verl’ nis, tantôt, s’il en eft befoin, retirant la planche il de defTus le feu pour que le vernis ne devienne i pas trop liquide , tantôt le remettant s’il fe I refroidit i pendant qu’il eft encore dans un i état de moyenne fluidiié , en le noircit à la i flamme d’une bougie réfineuieou d’un flambcr.u, ■ de la niême manière que le vernis dur. La léule

' différence , c’eft qu’il faut cuire enfuite le

[ vernis dur, au - lieu qu’il ne faut que laifler I refroidir le vernis mou. On doit avoir attention pendant qu’on l’applique , qu’on le noircit , ou ’ qu’on le laifTe refroidir , de n’y laifler voler ’ îîi pouffière, ni cendre, ni flammèche du flam-’ beau.

’, Manière de calquer le deffln fur le vernis. i Comirie on ne pourroit corriger en gravure

des faux traits multipliés, & que par conféquent

il faut établir le trait au premier coup , les

, maîtres les plus habiles calquent fur le vernis

.1 ce qu’ils ont deffein de graver. Si l’ouvrage qu’on fe propofe de graver eft un tableau , comme on ne peut le calquer lui-même , on en copie fidellement le trait , ou pour une plus parfaite précifion , on en prend un calque , lorfqu’il eft de la même proportion qu’on veut donner à l’eftampe. S’il eft d’une plus grande proportion , il faut le réduire , & comme ,cette rédudiôn doit être de la plus Icrupuleufe exaftitude , on fe fert du moyen des quarreaux , ,«n pour être encore plus sûr de i’opéraiion , G R A

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on employé le pantomètre qu’on appelle vulgairement Jinge.

Si c’eft un deiFin qu’on veut graver. Se qu’il foit plus grand que ne doit être l’eftampe ,*il faut le réduire par l’un des mêmes procédés. Enfuite on rougit le derrière du deliin , ce qui le fait en prenant avec un tampon de linge de la fanguine réduite en poudre , & en frottant avec ce tampon toute la furface du papier oppofé au côté deffiné. On applique enfuite le côté rougi llir le vernis, & l’on fixe le deflin avec de la cire pour qu’iï’ne puiffe vaciller. Il ne refte plus qu’à paiTer fur tous les traits du deflin une pointe un peu moiiffe , qui ne puiffe ni déchirer ni couper le papier. Tous ces traits feront imprimés en rouge fur le vernis. Si l’on avoir laiffé au dos du deflin une trop forte épaiffeur de fanguine, & qu’on ne l’eût frotté que trop mollement , une partie de cette fanguine fe détacheroit fur le vernis, & fe confondroit avec les traits. Il faut avoir foin,, daiis l’opération du calque, d’appuyer aflez la pointe pour que le irait puiffe marquer & de ne pas l’appuyer au point d’égratigner le vernis,

At ; lieu de rougir le dos du deflin avec de la poudre de fanguine, on peut le frotter avec de la poudre de mine de plomb ; alors le trait au lieu de fe détacher en rouge lur le vernis , fe détacliera en blanc. Il fera plus blanc encore, fi au lieu de mine de plomb on employé de la craie de Brian(j-on. Il peut arriver fouvent qu’on refpeiîle affei le delfin , pour ne vouloir ni le rougir par derrière, ni paffer une pointe fur les traits. Alors on prend du papier ferpente huilé, on l’applique fur le deflin, on l’y attache fur les bords avec un peu de cire ou avec des épingles : on voie au’travers de ce papier tous les traits du deflin Se on les fuit à la plume avec de l’encre de la Chine.

Mais ce papier huilé a plufieurs înconvéniens. Il n’eft point de la tranfparence la plus parfaite , & ne permet pas de bijin voir les traits I les plus fins. S’il efl nouvellement huilé , il graiffe & gâte le defïïn. S’il eft anciennement huilé, l’huile en eft jaune, & lui ôte encore plus de tranfparence. Anciennement ou nouvellement huilé , il eft encore afTez gras , pour qu’on ne puiffe hazarder de l’appliquer immédiatement fur le vernis mou. Enfin on a beaucoup de peine à y faire à la plume un traie fin , & la finefTe du trait eft une qualité elfentieîle au calque d’un graveur , parce qu’il ne faut pas que, fur le vernis, il héfite s’il doit. prendre le bord intérieur ou extérieur ou le milieu du trait qu’il a calqué.

Il vaut donc mieux prendre du papier ferperrte verni , & le fixer fur le dcfTin avec de la cire ou des épingles, Il eft bien plus’ tranf^areas