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des fscrets de le Blon , par arrêt ia confeîl du 24 juillet 1739 (*).

C’efl en cherchant les règles du colons , que j’ai trouvé, dit l’inventeur, la façon d’imprimer les objets avec leurs couleurs narurelies ; en paflant enCiiite à des indruftions préliminaires, il jette les fondemens de Ion art , en établifTant que la peinture pmt représenter tous les objets vifibles avec trois couleurs, lavoir^ le jaune, le rouge 8c le bleu, puilque toutes les autres couleurs font compofées de ces trois primitives : par exemple , le jaune Se le rouge , font l’orangv ; ; le rouge & le bleu font le pourpre, le violet ; le bleu & le jaune font le verd. Les difF^rens mélanges des trois couleurs primitive : produiiént toutes les nuances imaginables, & leur réunion produit le no>r. Je ne parle que des couleurs matérielles, ajoute -t-il , c’eft-à-dire des couleurs dont fe fervent les peintres : car le mélange de toutes les couleurs primitives impalpables ne produit pas le noir, mais précifement le contraire : il produit le blanc. Le blapc eil une concentration lU excès de lumière ; le noir eli une privation cii défaut de lumière. Trois coaie’jrs, nous le répétons , donnent, par leur mélange , autant de teintes qu’il en puifTe naître de la palette du plus habile peintre : mais on ne fauroit, en lei imptimant l’une après l’autre , les fondre comme le pinceau les fond fur la toile ; il faut donc que ces couleurs l’oient employées de façon que la première perce à travers la féconde , & la féconde à travers la troifième , afin que la tranfparencj puifl’e fuppiéer à l’effet du pinceau. Chacune de ces couleurs fera diftribuée par le fecours d’une planche particulière : ainfl trois planches particulières font néceffalres pour imprimer une eflampe à l’imitation de la peinture.

Préparation des planches. Elles font graînces comme les planches dellinéesà la manière noire. loy^i Gravure en manière noire. Ces planches doivent être entre elles de même épaiffeur 5 bien unies, & très- çxaftement d’équeire à chaque angle ; unies, pour qu’à l’impreflion toute la fupcrficie foit également preflee ; d’équerre , pour qu’elles fe rapportent contour fur contour l’une après l’autre , quand elles imprimeront la même feuille do papier. La meilleure façon de rendre les planches exaSement égales entre elles , c’efl : de faire dos trous aux quatre co’ns ; de les joindre l’une fur l’autre par quatre rivures bien ferrées, de tracer .le quatre fur les bords de la première , ’ (*) L’un des commiffahés étoit M. Duhamel du Jrtohceau ; l’aiiire , M, Gaultier de Montdorge , auteur 4«.cet article. Le Blon çft niott dans «o ège ftit’Ç G R A

de l !m3r juftiu’au trait en confervant toujotirs l’équerre iiir l’épaiffeur des quatre ; limez enSn vos rivures , & les planches en fortiront comme un cahtsr de papier fort de la coupe da relieur.

On peut , au lieu de rivures , ferrer les planches avec de petits étaux qui changeront de place à mefure qu’on limera les bords. C’eft à l’arti.fte à confulter l’on adrelfe & fa patience dans les diffçrens moyens qu’il emploiera pour les opérations mécaniques.

Moyen fur pour calquer fur la planche grainée ; Il s’agit à préfent de diftribuer le tableau fur les trois planches ; & pour que les contours, fur chaque planche, fe rstrouvent précifémenc dins les endroits oii ils doivent fe rencontrer, voici de quel moyen on fe fsrt. Prenez une de vos planches 5 couchez- la fur un carton épais plus grand de deux pouces en hauteur & en largeur que la planche : faites avec un canif une ouverture bien perpendiculaire dans le carton ; la planche elle-même 1er vira de calibre ; dès que le carton fera coupé fur les quatre faces, il vous donnera un cadre de deux pouces. Ayez , fo :ir détache ! ce cadre, une Ismebicn acérée & bien aiguifee avec un manche à pleine main : attendez-vous à trouver de la réfifiance , & pour éviter d’en trouver encore plus , elTayez fur différentes efpèces de carton celui qui le coupera le plus net & le plus facilement. Sur -.tout que le carton que vous choifirez foit bien fec, & tout au moins aufîi épais que la planche de cuivre. Vous avez aux quatre coins de celle qui fait votre calibre qLiatre trous qui ont fervi à affembler les autres planches pour’ les limer ; vous pourrez en profiter, pour river le calibre avec le carton, par ce moyen les rendre fixe ? l’un fur l’autre , & donner plus de facilité à enlever le cadre.

Il faudra, pour le garantir de l’humîdité quî le. feroit étendre , l’enduire deffus & deffous d’une groffe couleur à l’huile , telle qu’on l’emploie pour imprimer les toiles de tableau. Le cadre de carton eft ainfi préparé pour recevoir un voile qui fera coufu à points ferréa fur fes bords intérieurs : c’eft ce voile qui fert à porter avec, précifion les contours^ On le préfentéra donc fîir l’original qu’on va graver ; tk. après avoir tracé au pinceau avec du blanc à l’huile fur le voile , on attendra que l’huile foit fiche pour repaffer les nièmeî traits avec du blanc beaucoup plus liquide que celui qui a féché. On enfermera la première planche dans le cadre de carton ; & le bla’nc, encore frais, marquera fur la grainure tous les contours’dont le voile eft chargé. ’

On repalTcra du blanc liquide fur -les "traits du , voile pour calquer les autres planches : on’ fçif» çehaJn , pac ce moypn, du r.apport exaS’