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toujours l’objet, dont l’idée que nous en avons .renferme l’idée de l'autre : le second terme, qui,sc nomme l’'attribut, désigne l’idée qui s'offre à J'ame comme renfermée & contenue dans celle - du sujet ; Dieu est juste, Dieu est le sujet : juste .est l’attribut ; le verbe est, sert à indiquer affirjnativement l’union des deux idées : dire, Dieu est juste, c'est dire, je vois en Dieu tout ce qu'on nomme justice, ou l’idée que j'ai de Dieu •renferme l’idée que j'ai de la justice ;-je ne saurois avoir l’idée de Dieu, sans avoir l’idée d'un Etre juste.

Il est, au sujet des propositions affirmatives, __ quelques observations à faire' pour en déterminer le sens : nous avons cru devoir les insérer ici.

Les propositions affirmatives' peuvent être générales, comme quand je dis, tout vrai Chrétien est un honnête homme ; ou particulières, comme quand je dis, quelque honnête homme n'est pas chrétien.

Si dans une proposition affirmative générale on fait entrer une négation „ in proposition devient alors négative particulière : tout chrétien est honnête homme, est une proposition générale affirmative ; en y mettant la négation, j'en fais une négation particulière ; tout chrétien n'est pas honnête homme, qui ne signifie autre chose sinon quelque chrétien n'est pas honnête homme.

Dans toute proposition affirmative, l’attribut est pris dans toute'sa compréhension, c'est-à-dire, que je regarde le sujet comme> contenant tout ce que signifie l’attribut, toutes les idées essentielles qui sont renfermées dans celle de l’attribut, Se qui la constituent. Ainsi quand je dis, le vrai chrétien est honnête homme, j'attribue au chrétien tout ce .qui entre dans l’idée d'honnête homme. Sera-t-il nécessaire d'observer ici qu'il ne faut pas, dans ce cas, confondre l'étendue de l’idée avec fa compréhension !. Car, dans ce dernier exemple,,je .n'ai pas voulu idire qu'un :chrétien étoit tout honnête hpmme. r."i existe, mais qu'il étoit tout ce qui constitué un honnête homme ? ' ' .

Mais le sujet différant en cela de l’attribut est pris dans la proposition affirmative, scion toute l’extension qu'il a dans la proposition. Si je dis : tout homme est mortel, je veux dire, tout être qui est homme renferme toutes les idées qui constituent celle d'un être mortel.

L'extension de l’attribut est resserrée par celle du sujet, & n'en doit pas avoir davantage. Si dis : les je hommes sont des animaux, le terme animaux ne désigne pas tous les êttes qui sont animaux, mais seulement les animaux qui sont hommes.

On voit par ces observations, suries propositions affirmatives, combien il importe de se faire une juste idée de la compréhension & de l’extension


de nos idées ; -8c de pousser cette connoissance, sur chaque sujet dont nous parlons, aussi loin que nous en sommes capables. Car souvent, faute d'avoir bien saisi la compréhension entière de nos idées, ou leur extension complette, nous attribuons à un être une qualité qui ne lui convient qu'en partie ; ou bien nous attribuons une qualité à toute une classe d'êtres, tandis qu'elle n'existe réellement que dans quelques-uns. Anc. Encyclop. (G. M.)

AFFIRMATION, s. f. (Logiq. Psychol.) terme abstrait qui, étant employé pour exprimer ce qui sc-passe dans l’ame, doit désigner l’etat de l’ame qui voit & qui sent qu'elle voit, qu'une idée est renfermée dans une autre idée ; que l’jdee, de bonté, par exemple, est renfermée dans l’idée de Dieu ; que l’idée de désordre moral^ est ^ renfermée dans l’idée de mensonge ; c'eft-là précisément ce qui fait l’essence de ['affirmation : elle n'est pas une action, un mouvement volontaire de l’ame, mais elle en est un sentiment qui, dans son essence, emporte aussi peu un acte de l’ame, que la connoissance, l’idée, la perception d'une chose qui lui est présente, ou le sentiment de ce. qui se passe eh elle. Une boule de cire parfaitement blanche & exactement ronde s'offre à ma vue ; je la vois blanche, je la vois ronde ; je sens que je la vois telle ; j'y découvre ces deux propriétés, ou autrement je sens qu'elles font sur moi une impression qui me prouve leur existence. Dans le fond, c'est-là ce qui s'appelle unjugement affin matif, tant que par ces mots jé veux désigner uniquement ce qûí se passe dans mon ame. Un jugement affirmatif, ou une affirmation, n'est donc dans mon ame qu'une connoissance intuitive, oú un sentiment clair de l’existence d'une idée dans une autre idée, ou de l’objet d'une idée dans l’objet d'une autre idée. La négation ou le jugement négatif,, pris dans le même sens, ne sera dónc que la connaissance intuitive, où le sentiment clair de l’absence pu non-existence d'une idée dans une autre idée, ou de l’objet d'une idée dans l’objet d'une autre idée. Je vois, je connois, je sens que la droiture n'est pas dans la trahison, que l’idée d'équité n'est pas renfermée 4ans l’idée de larcin, que l’objet de l’idée d'étendue n'est pas renfermé dans l’objet de l'idée de pensée.

L'affirmation, sous ce point de vue, n'est connue que de moi seul ; je veux la faire connoître aux autres, je dois l’exprimer par des mots qui indiquent aux autres ce que je vois, ce que je connois, ce que je sens ; les mots par lesquels je l’exprime, forment ee qu'on nomme une proposir don qui est affirmative, si je vois une idée renfermée dans une autre idée ; négative au contraire, si je vois une idée absente d'une autre idée, & non renfermée en elle. Le jugement affirmatif exprimé, ou cette affirmatióii manifestée au-dehors pat la parole, n'emporte, d'autre action de l’ame


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