Page:Encyclopédie méthodique - Manufactures, T2, Sup.djvu/27

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culiers demandent fans choix, & ne voient que leor feul avantàge on leor commodiré :. c’cfl : tout fimple, & cela devoit arriver. Mais il auroit été à fouhaiter que les rédacf. teurs de cahiers, plus édairés & plus fages,’diftinguaffent, dans ce prodigieux amas de demandes, fouvent contradiéloires, celles qui devoient être portées aux états-généraux, de celles qu~, par leur nature, font faites pour être renvoyées pardevanr des adminifl : rateurs, ou des éc~cs particuliers. De même que dans ces diverfes demandes. il faudra diftinguer celles qui intéreffent le bien puhlic, de celles faites par la cupidité. Affurémenc tous les marchands ont raifon de demander la fitppretfwn de cotit ce qui gêne le commerce ; mais certains marchands n’ont pas également raik>n de vouloir qu’on fupprime ce qui les gêne eux-mêmes. Car, fi d’une combinaifon générale, que ne peut faire un marchand, ni même aucun corps de commerce, il doit réfulter de l’ord re & le plus grand bien, il ne faut pas moins la maintenir, lors même que quelque. particuliers crouveroiem : leur avantage â intervertir cet ord~e & ce bien. La meilleure· aJminifl : ration, à cet égard, (era toujours celle qui, voyant les chofes en grand & faQfo imér~t propre, aura "d’ailleurs, la loi lui étant confiée, la marche la plus un-iforme,. la plus confiante & ; la plus univerfelle ·dans l, exécution. Qui doute, par exemple, fi les voleurs eulfent pu s,.affembler, & faire un Gabier,. qu’ils n’euffent demandé la fuppreflion du prévôt & de la maréchaulfée r Elle coûte beaucoup d’argent, elle.gêne beautoup de particuliers:ces hommes en habits bleus., à larges bandoulieres, effraient nombre de gens, que le feul récit de J.enrs fooétiolls ; fait trembler. Cependant, s•i.t n’y avoit plus de maréchaulfée en France, les voleu~ eux-mêmes déferteroient aufli ce royaume; car ils n’y trouveraient bientôt plus per-Jànne à dévalifer.

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Les infpeéleurs des mannfatlures & du commerce n•ont aucun pouvoir de faire fe: mal ; ceux qui le feroient, feroient hon de rang; ce feroient des infraél:eurs ; il faudroit le& punir comme tels. Ils n’ont pas même le pouvoir d’empêcher le mal ;. ils n’ont qu~ la faculté de l’obferver; & l’Autorité, ft elle le juge à propos, les met en devoir de l’arrêter. Sans cette obfervation, kim cette furveillance ~ à part le bien en foi, qui eft : 11n de leurs devoirs, & dont j’ai afféz parlé ailleurs : fans cette furveillance ; dis-je, qui peur dire jufqn’où s’étendrait ce.mal, ~els en feroienr les ravages, avant que l’adminiftration en ffit informée, avant qu’elle eût pu imaginer les moyens d’y mettre : ordre ? Les raccords ·pourroienc être perdus,. & la grande machine défo~ganifée ; car,. ceux qui. concourraient an mal fe ga~deroient bien d’en rien laiffer appercevoir ; ii. s’occuperaient au contraire à peindre en beau— _ les plus grands défordres, & : ·ainfi que les voleurs à l’égard du prévôt, les fabricants ·ou marchands, de· la crempe de ceus CJUe je fuppofe ici, regarderaient l’infpedeur des manufaélures & du commerce comme leur ennemi, partant, comme un homme dangereux, non pas à encallrer, car oo demanderait pourqUGΠ; mais à fùpp, imer, parce qu’il gêne t & qu’il COÛte enfin. S’il étoit coupable à ce dernier chef, fon crime ne feroit pas grand, il faut l’avouer. Mais ce qui mérite confuiération, c’eft que dans le cahier du tiers-état du LyonnoisJ, on demande, _non pas la fupprefiion de l~infpeaeur des ·manufaCtures & du com~erce ea oigitized by