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ANN

paſſent également par le centre, & feront avec celle du bélier & de la balance, l’angle de 23 degrés 28 minutes ; ce qui repréſente le cancer & le capricorne. On poſera donc d’un côté le capricorne, le ſagittaire, le ſcorpion, la balance, la vierge & le lion ; & de l’autre côté oppoſé, le verſeau, les poiſſons, le bélier, le taureau, les gemeaux & le cancer.

Le pendant F, qui porte un anneau, peut, par le moyen d’une rainure, couler ſur le bord du cercle meridien ; de telle ſorte qu’il puiſſe être fixé à volonté ſur tous les degrés de la diviſion.

L’uſage de cet inſtrument conſiſte à placer la petite ligne du milieu du curſeur du pendant F, sur le degré de l’élévation du pôle du lieu où l’on eſt, & à mettre la ligne de foi de l’alidade ſur le jour du mois, ou ſur le degré du ſigne du jour où l’on eſt. Enſuite, après avoir ouvert à angles droits le cercle équinoxial avec le méridien, on avance ou on recule le troiſième cercle, en le faiſant tourner juſqu’à ce que le rayon du ſoleil paſſe par les trous des deux pinules. Alors la ligne qui eſt tracée au milieu de l’épaiſſeur convexe du troiſième cercle, déſigne l’heure ſur la ſurface de l’équinoxial, à toutes les heures du jour, en quelque temps que ce ſoit. (Voyez Gnom. prat. de D. Bedos.

ANNÉE. Nous conſidérerons ici l’année comme une période de temps meſurée par la révolution de quelque corps céleſte dans ſon orbite. Sous ce rapport, nous diſtinguerons des années solaire, lunaire, ſydérale, &c. &c. On trouvera ſucceſſivement dans cet article les principales. Nous obſerverons plutôt dans les articles ſuivans l’ordre méthodique que l’ordre alphabétique, à cauſe de l’enchaînement des idées.

L’année solaire eſt la durée de temps que le ſoleil paraît employer à parcourir dans l’écliptique les douze ſignes du zodiaque. On peut encore la définir, le temps qui s’écoule entre deux équinoxes du printemps ou d’automne, ou bien entre un ſolſtice & le ſolſtice ſuivant ſemblable. La véritable durée de l’année ſolaire eſt de 365 jours 5 heures 48 minutes 48 ſecondes, ſelon M. de la Lande, (l’abbé de la Caille comptoit 49 ſecondes) parce que c’eſt réellement le temps que le ſoleil, ou plutôt la terre, met à faire une révolution entière dans ſon orbite ; car on ſait que le ſoleil eſt immobile, & que c’eſt la terre qui tourne en effet ; de ſorte que ſi on ne conſultoit l’uſage, on devroit dire que l’année dont nous parlons n’eſt point ſolaire, mais terreſtre. (Voyez l’article Durée de l’année ſolaire.)

Le ſoleil étant l’aſtre le plus grand & le plus brillant, on dut d’abord le choiſir pour la meſure du temps, & on compta par les jours ou par ſa révolution diurne. Cette multiplicité trop grande de retours périodiques détermina enſuite à regarder la révolution entière de la lune dans ſon orbite comme une année. Mais le nombre des années étant encore trop grand dans cette manière de ſupputer, & conſéquemment trop incommode, on dût bientôt chercher à le diminuer. L’obſervation qu’on ne tarde pas de faire que, d’un hiver à l’autre, il y avoit douze révolutions de la lune, douze changemens de phaſe ; cette obſervation donna les moyens de former une nouvelle période de temps, c’eſt-à-dire l’année, compoſée de douze parties ou de douze mois, pendant leſquels le ſoleil parcourait tout le ciel.

Chacun de ces douze mois n’ayant été que de 30 jours, l’année ne fut que de 360 jours. Quelque temps après on ſentit la néceſſité d’ajouter cinq jours : auſſi l’année des Égyptiens fut elle enſuite de 365 jours. Mais un long intervalle de temps s’écoula avant qu’on eut penſé à y ajouter 6 heures ou un quart de jour environ, dont le défaut formoit une erreur. En effet, le ſoleil paroiſſant faire environ 365 révolutions diurnes & un quart, tandis qu’il ſemble parcourir ſon orbite entière, on ne pouvoit s’empêcher de compter dans l’année 365 jours & environ 6 heures.

Mais comme il étoit très-incommode de faire commencer une année 6 ou 12 ou 18 heures après la fin du jour, & qu’on s’apperçut que les équinoxes reculoient tous les quatre ans de près d’un jour, on laiſſa les 6 heures de chaque année, & on en forma, au bout de 4 ans un jour de plus. Les années ordinaires furent donc de 365 jours, & on compta à toutes les quatrièmes années 366 jours ; ces dernières années furent nommées Bissextiles.

C’eſt ſous l’empire & par les ordres de Jules-Céſar, que l’aſtronome Soſigènes fit la réforme dont nous venons de parler, dans la manière uſitée juſqu’alors de ſupputer les années. Mais ce moyen avoit encore beſoin lui-même d’une correction, car l’année solaire n’eſt réellement, comme nous l’avons dit, que de 365 jours 5 heures 48 minutes & 48 secondes. Auſſi, tous les cent ans, devoit-il y avoir une anticipation de près d’un jour. Elle fut telle que l’erreur des 11 minutes excédentes, chaque année, fut cauſe que vers l’an 1582, l’équinoxe du printemps, ſe trouva au 11 de mars, c’eſt-à-dire, dix jours plutôt que du temps du concile de Nicée, célébré dans l’année 325.

Le pape Grégoire XIII ayant réſolu de remédier à cet inconvénient, conſulta les plus habiles aſtronomes, & on convint qu’il falloit, quant au paſſé, retrancher du calendrier les dix jours excédens. C’eſt ce qu’on exécuta auſſitôt, en comptant dès l’année même 1582, le 5 octobre pour le 15 du même mois. Ainſi on ſupprima dix jours de ce mois, & par ce moyen bien ſimple, l’équinoxe du printemps revint au 21 mars.

Pour