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ARM-ARS

énergie, & l’attirent avec plus de puiſſance que toutes les autres parties de la ſurface de ce même aimant ne peuvent le retenir ou l’attirer. Les meilleurs aimans ſont ceux dont les pôles ſont décidés, c’eſt-à-dire, ceux dans leſquels cette inégalité de force eſt la plus grande. Les plus mauvais aimans ſont ceux dont les pôles ſont les plus indécis, c’eſt-à-dire, ceux qui ont pluſieurs pôles & qui attirent le fer à-peu-près également dans tous les points de leur ſurface ; & le défaut de ces aimans vient de ce qu’ils ſont compoſés de pluſieurs pièces mal ſituées, relativement les unes aux autres ; car, en les diviſant en pluſieurs parties, chacun de ces fragmens n’aura que deux pôles bien décidés & fort-actifs. Hiſt. nat. Buffon.

ARO

ARÔME. Ce mot adopté dans la nouvelle nomenclature, ſignifie la même choſe qu’eſprit recteur, principe odorant.

ARP

ARPENT, c’eſt une meſure ſuperficielle qui ſert à évaluer les différentes eſpèces de terrain. Il ſeroit à ſouhaiter que la grandeur de l’arpent fût par-tout la même, mais elle varie ſelon les différentes contrées. L’arpent de Paris eſt de cent perches quarrées, & la perche de Paris eſt de 18 pieds qui font 3 toiſes. La perche quarrée eſt de 324 pieds quarrés, produit de 18 par 18 ; & l’arpent contenant trente toiſes en long & en large, a 900 toiſes de ſuperficie, produit de 30 par 30. Ces 900 toiſes multipliées par 36, produit de 6 par 6, donneront 32 400 pieds quarrés de ſurface que contient l’arpent de Paris.

[ Un arpent de terrain, aux environs de Paris, rapporte 16 à 18 livres de ferme, & coûte environ 400 livres ; il faut un ſeptier de bled pour l’enſemencer, & il en rapporte quatre & cinq. Le territoire de la France, ſuivant M. de Mirabeau, eſt d’environ 130 millions d’arpens, dont une moitié eſt cultivable en grains : mais il n’y en a pas 40 millions qui ſoient effectivement cultivés.

L’arpent des eaux & forêts, établi par l’ordonnance, eſt auſſi de cent perches quarrées  ; mais la perche a 22 pieds ; ainſi cet arpent a 1 344 toiſes de ſuperficie. ] La perche quarrée eſt donc de 484 pieds, produit de 22 par 22 ; & l’arpent contenant toujours 100 perches, ſa ſurface ſera de 48 400 pieds quarrés qui, diviſés par 36, donneront 1 344 toiſes ſuperficielles. L’étendue de la France eſt de 27 450 lieues quarrées.

Le jugerum des anciens romains avoit de longueur 240 pieds romains, ou environ 36 toiſes de Paris ; & de largeur 781 ſeulement, ſuivant Arbuthnot ; ainſi il devoit avoir 648 toiſes de ſurface.

ARPENTAGE ; c’eſt l’art de meſurer les terrains pour en trouver la ſuperficie. Cet art eſt une partie de la géométrie ; les inſtrumens qu’on emploie pour ſa pratique ſont le graphomètre, différentes eſpèces de planchette, la bouſſole & le cercle d’arpenteur. C’eſt dans le dictionnaire de mathématiques, qu’il faut chercher la deſcription de ces instrumens.

ARQUEBUSE À VENT. Voyez Fusil à vent.

ARS

ARSENIC ; c’eſt un demi-métal, ainſi que Brandt & Macquer l’ont prouvé ; il est très-caſſant, très-peſant, d’une couleur griſe & un peu noirâtre. Expoſé au feu, il ſe diſſipe entièrement en une fumée blanche, accompagnée d’une vive odeur d’ail. Cette fumée condenſée forme une poudre blanche que la chaleur fait fondre en une maſſe vitreuſe blanche, auſſi volatile que l’arſenic ; on lui a donné le nom de verre d’arſenic ; & la poudre blanche a été nommée chaux d’arsenic.

L’arſenic ſe trouve ſouvent natif : quelquefois il a l’éclat métallique & réfléchit les couleurs de l’iris ; d’autres fois, il eſt en maſſes noires peu brillantes, mais très-peſantes. On en rencontre dans la nature en poudre ; cette chaux ou oxide eſt blanche ; on la trouve mêlée à une ſtalactite calcaire à Sainte-Marie aux Mines. Il y a une eſpèce d’arſenic jaune, connue ſous le nom d’orpiment, & une autre qui eſt rouge, appelée réalgar : dans ces deux eſpèces, l’arſenic ou plutôt la chaux, l’oxide de ce demi-métal eſt combiné avec une petite portion de ſoufre : auſſi lorſqu’on les fait chauffer, s’en éleve-t-il une flamme bleue & une fumée blanche dont l’odeur participe de celle du ſoufre & de celle de l’arſenic. La différence des couleurs que préſentent ces différentes combinaiſons, ces oxides d’arſenic ſulfures, tantôt jaunes, tantôt rouges ou verdâtres, dépendent d’un quantité de ſoufre plus ou moins grande, ou d’une combinaiſon plus ou moins intime. On trouve l’arsenic dans les mines de cobalt, d’antimoine, d’étain, de fer, de cuivre & d’argent.

L’arſenic pur ou régule d’arſenic, expoſé au feu dans des vaiſſeaux fermés, ſe ſublime ſans éprouver de décompoſition ; il eſt une des matières métalliques les plus volatiles. Il criſtalliſe en pyramides triangulaires ; lorſqu’on le ſublime lentement.

L’arſenic expoſé à l’air, y noircit ſenſiblement ; l’oxide d’arſenic vitrifié perd ſa tranſparence & devient d’une couleur linteuſe, en éprouvant une ſorte d’effloreſcence. L’arſenic ne paroît point être attaqué par l’eau ; mais ſon oxide ſe diſſout très-bien dans ce menſtrue, en quantité un peu plus grande à chaud qu’à froid. La chaux ou oxide d’arſenic a une saſeur très-vive & très-âcre ; elle ſe diſſout dans environ quinze parties d’eau bouillante, & on obtient par le refroidiſſement de cette diſſolution des crystaux triangulaires jaunâtres.

Il n’eſt point de notre objet de traiter de l’action des acides ſur l’arſenic, de ſes combinaiſons avec