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AIG

ſera exprimée par l’arc compris depuis O juſqu’à l’endroit vis-à-vis duquel l’aiguille eſt arrêtée. Voyez fig. 365]

La déclinaiſon de l’aimant étant un objet de la plus grande importance, il eſt à propos de faire connoître dans cet article, les diverſes conſtructions d’aiguilles aimantées qui ont été imaginées & exécutées pour obſerver cette déclinaiſon.

M. Duhamel, qui s’eſt beaucoup occupé de l’aimant, a fait conſtruire pluſieurs aiguilles de différentes ſortes. Cet habile phyſicien, dans un de ſes appareils, avoit une aiguille qui, au lieu d’être ſuſpendue à plat, étoit placée de champ, de manière que ſa plus petite épaiſſeur étoit perpendiculaire au plan de la boîte ; & cela, diſoit-il, afin d’éviter les inconvéniens qui réſultent des différentes ſinuoſités, dans les fils de l’acier, & qui dérangent le cours de la matière magnétique. La fig. 366 repréſente en H H, une aiguille de déclinaiſon placée de champ. E D eſt le ſtyle ou pivot ; F F le fond de la boîte.

On voit dans la fig. 367 une aiguille de 14 pouces de longueur, formée de deux lames qui ſe touchent exactement.

Dans d’autres appareils, il avoit fait exécuter la ſuſpenſion de M. Antheaume, dont nous avons déjà parlé (au n°. 4 de cet article aiguille aimantée,) en traitant de la forme des pivots des aiguilles : voyez la fig. 368. Cette aiguille a ſix pouces de longueur ; elle eſt ſuſpendue ſur un petit fuſeau de cuivre E F, porté par un pilier de cuivre C D. Ce fuſeau ſe place exactement dans la verticale, au moyen de trois ou quatre balanciers ſemblables à G G. Afin de pouvoir déterminer les degrés avec plus de préciſion, on avoit fixé aux deux extrémités de l’aiguille I K, deux fils d’acier très-fins L L, & qui ſe trouvoient au foyer de deux verres de lunette, placés à une petite diſtance de la bouſſole. Cette lunette étoit dirigée vers une portion de cercle éloignée de 52 pieds de la bouſſole, de manière que le centre de l’aiguille, ou ſon pivot, étoit auſſi celui où aboutiſſoient les rayons de cette portion de cercle, diviſée en degrés & en minutes. En regardant dans la lunette mobile, pour pouvoir être dirigée vers les deux petites aiguilles, on voyoit à quel point de diviſion elles répondoient ſur la portion de ce cercle ; de ſorte qu’une aiguille d’un pied marquoit des variations auſſi ſenſibles que celles qu’indiqueroit une aiguille de 104 pieds de longueur. Ces différentes aiguilles avec leurs bouſſoles reſpectives ſont gravées dans les mémoires de l’académie des ſciences, pour l’année 1772, partie II.

Pour obſerver la déclinaiſon de l’aiguille aimantée, M. Muſſchenbroek ſe ſervoit de l’appareil ſuivant. Une lame d’acier trempée L I, (fig. 369), garnie d’une chape au milieu de ſa longueur ; qui étoit de ſix pouces, portoit à ſes deux extrémités deux portions de cercle de laiton bien mince K L M, l k m, attachées avec des vis ; de ſorte que cette eſpèce d’aiguille étant bien aimantée, ſes deux parties O K L M, o l k m, étoient en équilibre de tout point, & tournoient avec une grande liberté ſur un pivot de cuivre, implanté au centre d’un baſſin circulaire de cuivre, au bord duquel étoit ſoudé en dedans un cercle plat de même métal, & diviſé en trois cent ſoixante degrés, par quatre fois quatre-vingt-dix.

Les deux limbes L K M, l k m, raſoient, en tournant, le bord intérieur de ce cercle ; & ſur le bord extérieur de l’un des arcs K M, il y avoit une diviſion de 60 parties égales entre elles, & qui répondoit à 61 degrés du cercle fixé au bord du baſſin : le tout étoit couvert d’un verre blanc attaché à un cercle de cuivre qui emboîtoit le bord ſupérieur du baſſin : par la différence d’ entre les deux diviſions, non-ſeulement on pouvoit compter les degrés de déclinaiſon, mais encore eſtimer à-peu-près le nombre des minutes. Sur le contour extérieur du baſſin deux lignes, diamétralement oppoſées, étoient tracées ; elles deſcendoient du bord ſupérieur juſqu’à la baſe. L’une de ces lignes venant à plomb du premier point de diviſion d’un des quarts de cercle, ſervoit avec l’autre, à placer le diamètre de la bouſſole exactement dans le plan du méridien du lieu. Art. des Exper. Tome III, page 426.

Dans les mémoires de l’académie de marine (tom. I, pag. 416 & 422), on trouve quelques manières de ſuſpendre l’aiguille aimantée, de manière à diminuer le frottement. Pour cela, M. Blondeau, qui en eſt l’auteur, a imaginé deux ſuſpenſions différentes. Son but, dans la première, eſt de partager le poids de l’aiguille entre deux pivots.

D O E F, figure 370, eſt un crochet fixé ſur la partie ſupérieure de l’aiguille aimantée ; en O & au-deſſous, ſe trouve un petit enfoncement propre à recevoir le pivot a fixé ſur une verge de cuivre H a, recourbée en H à angles droits, & ſe prolongeant à-peu-près juſqu’en M, où elle eſt attachée à une petite chaîne plate, ſemblable à celle qui roule ſur la fuſée des montres, mais de tout autre métal que le fer ou l’acier. Cette chaîne paſſe ſur deux poulies très-mobiles G K, portées par une potence S N, à-peu-près comme le fléau d’une balance. À l’extrémité de la chaîne eſt un contre-poids L, que l’on augmente ou diminue à volonté, pour lui faire faire équilibre à telle partie du poids de l’aiguille qu’on voudra. P eſt le pied qui ſupporte toute la machine. H R eſt un prolongement de la verge H a, pour recevoir en T, une eſpèce de curſeur deſtiné à maintenir l’aiguille en équilibre.

M. Blondeau s’eſt encore ſervi d’une autre manière de ſuſpendre l’aiguille, par le magnétiſme