Page:Encyclopedie Planches volume 4.djvu/194

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ajoutant de nouveaux travaux, soit en rentrant les mêmes: voilà ce qui constitue le fini. Le beau fini se dit de la propreté du travail assujetti aux princi-pes du méchanisme.

Méchanisme ou manœuvre, se dit de l’intelligence qui regne dans le jeu des tailles, l’empâtement des chairs, &c. Ce méchanisme consiste; 1°. en ce que le sens des tailles exprime la la forme des objets, 2°. que la perspective ou la dégradation des tailles soit bien observée relativement aux plans qu’elles occupent; 3°. que les premieres tailles servent à former & dominent plus que les autres, suivant les cas; que les travaux sur les objets de demi-teintes auprès des lumieres soient moins chargés de tailles que les ombres & les reflets; 5°. que les premieres, secondes, & troisiemes tailles concourent entre elles à faire fuir ou avancer l’objet; 6°. enfin que les figures, le paysage, l’eau, le ciel, les draperies, les étoffes, les métaux, &c. aient chacun un travail qui leur soit convenable, de maniere que le travail brut d’un objet contribue, étant opposé à un autre, à le rendre ou plus doux, ou plus souple, ou plus lisse, &c.

En général la manœuvre la plus simple est la meilleure, c’est un défaut de mettre beaucoup de taille par-tout; le moyen d’éviter ce défaut, c’est de graver serré en ébauchant, soit à l’eau-forte ou au burin. On trouvera à l’article Gravure les différens travaux propres à exprimer différens objets.

Retoucher une planche, a plusieurs acceptions. Quand il s’agit d’une planche déjà ébauchée à l’eau-forte, comme seroit la fig. 6. la retoucher est synonyme avec finir, c’est la terminer au burin: ainsi quand elle sera achevée, qu’elle aura l’effet qui lui convient, elle aura été retouchée. Retoucher se dit aussi d’une planche que le travail de l’impression auroit usée en partie, & à laquelle on feroit les réparations nécessaires pour la remettre en état de tirer de nouvelles épreuves.


PLANCHE V.

Fig. 1. Faire mordre à l’eau-forte à couler. A A B le chevalet pour faire mordre. B la planche de bois qui sert d’appui. Ç C planche supposée appuyée sur le chevalet, & portée par les chevilles l, l. D D les rebords du chevalet. E l’auge dans laquelle tombe l’eau-forte que l’on verse sur la planche Ç C. e e talud intérieur de l’auge qui ramene l’eau vers f, où l’on voit un goulot par lequel elle tombe dans la terrine g. h le pot pour verser l’eau-forte. i i chevilles qui soutiennent l’auge E.

Lorsqu’on aura versé plusieurs potées sur la planche B, on la retournera dans un sens contraire, comme la fig. 2. & la fig. 3 le montrent, & on reversera de nouveau. Voyez l’article Gravure.

4. Ayant à faire mordre la planche B, on fera attention aux différens plans l, m, n, o qui ne doivent pas mordre autant les uns que les autres. Les plans les plus éloignés comme l, seront couverts les premiers, m les seconds, n ensuite, & le premier plan o le dernier. Si le ciel est vague, ce sera aussi une des premieres choses que l’on couvrira ainsi que les demi teintes qui se trouveront dans les autres plans lorsqu’elles seront assez mordues. En général le paysage doit être un peu plus mordu qu’un sujet tout de figures. Voyez une autre maniere de faire mordre, Pl. VI. fig. 1.

5. Maniere de faire mordre à plat avec l’eau-forte de départ. p p la table. h, i, k, l les rebords de cire qui contiennent l’eau-forte sur la planche u. x la plume avec laquelle on remue l’eau-forte pour enlever la mousse qui se forme sur les tailles. On retire de tems-en-tems l’eau-forte pour couvrir les endroits qui ne sont pas assez mordus, & on se sert pour cet usage de mixtion ou de vernis de Venise. On trouvera à l’article Gravure tout ce qui peut concerner l’emploi de l’une ou l’autre eau-forte, les précautions à prendre en faisant mordre, la composition de la mixtion, &c.

6. Chassis. Les quatre tringles sont assemblées en aaaa. b b ficelles tendues d’un angle à son opposé. c c plusieurs feuilles de papier collées ensemble, & ensuite collées sur les quatre côtés du chassis. On voit l’usage du chassis, fig. 5. 6. & 7. de la vignette. On huile ou vernit le papier du chassis pour le rendre plus transparent.

7. Lampe & chassis pour graver le soir. e la lampe à trois meches. f virole dans laquelle s’introduit la branche de fer g qui porte la lampe & le chassis. h piton à vis qui s’enfonce dans le mur pour porter le tout. i la planche sous le chassis.


PLANCHE VI. Machine pour faire mordre.

Fig. 1. A, B, A, B cage qui contient le rouage. A, A les montans. B B les traverses. C, C les piés qui sont fixés par le moyen de deux vis à la traverse inférieure B. T barillet contenant le ressort. a grande roue. t arbre commun au barillet & à la grande roue sur laquelle ils sont fixés. V arbre qui porte un pignon sur lequel engrene la grande roue. u petite roue enarbrée sur le pignon V, & engrenant sur le second pignon que porte l’arbre X; cet arbre porte sur l’un de ses pivots extérieurement à la cage un rochet R à trois dents. D D anneau elliptique. r, r ses deux palettes. d queue supérieure de l’anneau. d queue inférieure recourbée en équerre. I petit bras qui est joint à la queue inférieure par une de ses extrémités, & par l’autre à la branche courte F qui sert de levier. E G F le balancier. G G la verge. H lentille de plomb. E branche longue. K goupille fixée sur le montant A de la cage, cette goupille passe librement dans une douille ou canon que portent les branches E, F, & la verge G G, qui ne forment ensemble qu’une seule piece en forme de T. Voyez fig. 3. bis. L autre petit bras fixé par une de ses extrémités à la branche E, & par l’autre au levier M. M levier du porte-boîte fixé sur le tourillon O: on observera que la branche E, le bras L, & le levier M s’unissent par des articulations à charniere à leurs extrémités; il en est de même de la branche F, du bras I, & de la queue d de l’anneau. O N, N O porte boîte. O O ses deux tourillons. P, P doigts de fer rivés sur la barre N, N. Q, Q les supports du porte-boîte. q q piés des supports qui se terminent en vis, & sont fixés sur la table par le moyen de deux écroux qui les serrent par-dessous. Y ouverture en forme de rainure faite à la table, qui permet à la verge G G de se mouvoir librement.

2. A A montant de la cage. D, D les queues de l’anneau sur lesquelles sont deux coulisses e, e. f f tenons fixés sur le montant A & passant au-travers des coulisses: on voit aussi f f deux écroux qui assujettissent les queues sur leurs tenons, mais qui ne sont point assez serrés pour empêcher l’anneau de se mouvoir de haut en bas & de bas en haut sur le montant A A de la cage. R rochet à trois dents qui engrenent sur les palettes r, r de l’anneau. D d queue inférieure recourbée en équerre. I petit bras séparé de la queue d. K tenon ou goupille fixée sur le montant A qui reçoit la douille ou canon k du balancier. Voyez fig. 3. bis.

3. Profil de la cage. A A montans de la cage. B B traverses. b b vis qui assujettissent les piés C,’C'à la traverse inférieure. C, ’C' les piés de la cage terminés en vis. c c leurs écroux. G verge du balancier. Voyez fig. 3. bis. H lentille. K tenon passant à-travers du canon k du balancier. T barillet. t son arbre. W rochet à encliquetage pour remonter le ressort contenu dans le barillet. a grande roue. V arbre de la seconde roue & du pignon u. X arbre portant le pignon qui engrene sur la petite roue u. x pivot du pignon X sur lequel se visse & s’adapte le rochet qui passe dans l’anneau elliptique. f f les tenons des coulisses de l’anneau.