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TANNEUR,

Contenant vingt-deux Planches, à cause de six doubles & de deux triples.


PLANCHE Iere. Plan général d'une tannerie.

LA tannerie occupe un terrein de 30 toises de long sur 12 de large; elle est placée sur le bord d'une riviere, l'eau étant d'un usage continuel dans ces sortes de manufactures, dont les bâtimens qui renferment différens atteliers, peuvent être regardés avec raison comme les outils ou instrumens de cette profession. C'est ce qui nous a engagés à publier ce plan & l'élévation contenue dans la Planche suivante.

Le corps de logis A B placé sur le devant, contient au rez-de chaussée les magasins & une partie du logement du maître. A, porte d'entrée pour les charrois. A B, passage sous le bâtiment pour communiquer à la cour B C. a, vestibule qui conduit au pié de l'escalier par lequel on monte aux étages supérieurs. b, porte du magasin. c, autre porte du magasin. d, magasin. e, porte de communication au cabinet f. g, arriere-cabinet. hi, passage sous le perron de l'escalier.

L'autre côté du bâtiment contient la loge k du portier, une salle ou passage l pour communiquer à la cuisine o, l'antichambre m & la salle à manger n. Cette partie de bâtiment peut avoir différentes dispositions indifférentes à la profession de tanneur.

Le second corps de bâtiment C D contient la plamerie à laquelle est adossé le hangard sous lequel on travaille de riviere. E F, pont ou planches placées en travers de la riviere; elles sont supportées dans leur milieu par une solive qui recouvre deux pieux. C'est de dessus ces planches que les ouvriers rincent les peaux dans l'eau courante. G H, I K, quatre cuves dans lesquelles on fait désaigner les peaux. H I, les deux poteaux qui soutiennent le hangard sous lequel les ouvriers travaillent de riviere, & sont à couvert. Cet attelier doit être pavé de grandes pierres un peu inclinées vers la riviere pour rejetter facilement l'eau qui tombe dessus pendant le cours du travail. D, porte de communication à l'attelier où on fait les passemens. C, autre porte qui communique à la cour; ces deux portes sont en face de celles du premier bâtiment.

Le bâtiment dont il s'agit, est comme divisé en deux parties par un mur d'appui N O. La plus petite partie dont le sol est plus élevé que celui de la grande d'environ un pié ou un pié & demi, est l'attelier où on fait le plamage à la chaux; elle contient les quatre pleins Q R S T, qui sont des fosses en maçonnerie. Ces fosses ont cinq piés de diametre & quatre piés de profondeur au-dessous du rez-de-chaussée au niveau duquel est leur ouverture. P, pilier de pierre qui soutient les poutres du plancher. P 2 & P 3, semblables piliers qui soutiennent les autres poutres du même plancher. L & M, portes; la premiere sert de communication de la plamerie à l'attelier de riviere, & la seconde communique à la cour.

La grande partie contient l'attelier des passemens. 1, 2, 3, 4: 5, 6, 7, 8, deux rangs de cuves dans lesquelles se font les passemens blancs; ces cuves ont cinq piés de diametre & deux piés dix pouces de hauteur; elles sont cerclées de fer. 9, 10, 11: 12, 13, 14, autres cuves dans lesquelles se font les passemens rouges. 15, chaudiere de cuivre montée sur son fourneau de briques, dans laquelle on fait chauffer l'eau nécessaire aux passemens.

Au dehors du bâtiment que l'on vient de décrire, sont en aîles sur la cour deux pavillons quarrés X & Z. Le premier sert de poudrier; c'est-là où l'on enferme le tan en poudre, & où on le mouille légérement. V, porte du poudrier. Le second pavillon contient l'escalier par lequel on monte aux chambres au premier étage & au grenier ou séchoir qui est au-dessus. Y est la porte. Près de ce pavillon est un puits dont l'eau est nécessaire en certaines opérations, & supplée à celle de la riviere, lorsque les sécheresses ou autres raisons empêchent d'en faire usage.

La cour qui a douze à quatorze toises de long, contient deux rangs de fosses. Les six premieres I, II, III, IV, V, VI, sont construites en maçonnerie; les six autres VII, VIII, IX, X, XI, XII, sont en bois comme les cuves, & sont cerclées de fer; les unes & les autres ont huit piés de diametre sur neuf de profondeur; elles doivent être fort étanchées, c'est-à-dire ne point perdre l'eau dont on abreuve les cuirs & le tan qu'elles contiennent. Pour cela, si on construit les fosses en bois, on a soin de les asseoir sur un corroi de terre glaise ou d'argille; le même corroi environne aussi la cuve dans toute sa hauteur.

Près de chaque rang de fosses est un fossé r, s & t, u de huit piés de large sur quatre de profondeur, revêtu de maçonnerie dans tout son pourtour. Ces fossés sont destinés à recevoir la tannée que l'on retire des fosses quand on releve les cuirs. C'est avec cette tannée que l'on fabrique les mottes, ainsi qu'il sera dit ci-après.

Après le fossé dont on vient de parler, est une banquette p, q: x, y de niveau au reste de la cour, sur laquelle on place les mottes à mesure qu'elles sont fabriquées. Près du mur qui termine les banquettes qui ont huit piés de large, sont les étentes sur lesquelles on fait sécher les mottes.


PLANCHE II.

Fig. 1. Coupe longitudinale de la tannerie. A, porte chartiere. A B, passage sous le bâtiment. b, porte du magasin. a, entrée du vestibule ou passage pour arriver à l'escalier.

Au premier étage est l'appartement du maître; au second, des chambres où on attache les cuirs pour les faire sécher. Ce plancher doit être élevé au-moins de dix piés, pour que les cuirs y étant accrochés, ne traînent point à terre. Les fenêtres de ces chambres doivent être fermées exactement avec des volets de bois pour en été défendre les cuirs de l'ardeur du soleil, & en hiver de la force de la gelée.

Au-dessus de ces chambres sont les greniers ou séchoirs, dans une partie desquels on pratique avec des claies différens planchers ou tablettes sur lesquels on fait sécher les mottes.

Nous suivrons dans l'explication de cette Planche le même ordre que dans celle de la précédente en commençant par le côté de la riviere. F E, pont ou planches qui traversent la riviere; on voit un des deux pieux qui soutiennent la solive sur laquelle les planches sont appuyées. H, un des deux poteaux qui soutiennent le toît sous lequel les ouvriers sont placés pour travailler de riviere; derriere ce poteau on voit une des quatre cuves dans lesquelles on fait désaigner les peaux. D, porte de communication de l'attelier où on travaille de riviere à celui où se font les passemens. 5, 6, 7, 8, quatre des huit cuves servant aux passemens blancs. p 3, un des trois piliers qui soutiennent le plancher à sept piés & demi au-dessus du rez-de-chaussée. C, porte qui communique à la cour. Y, porte de l'escalier par lequel on monte aux étages supérieurs.

Le premier étage est composé de chambres dont les fenêtres sont fermées avec des volets de bois, comme celles du second étage du corps de logis de devant; au-dessus de ces chambres sont les greniers & séchoirs où on fait sécher les mottes.