Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/10

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doit les compter, veut ridiculiſer ceux qui en font un ſolanum, avec l'épithete d'eſculentum, mangeable, diſant qu'elle ne fait pas toute l'affaire ; que la pomme de terre n'y reſſemble point. C'eſt lui qui ſ'y trompe ; la pomme d'amour, qui en eſt ſans contredit une eſpéce, a les mêmes Feuilles, ou peu ſ'en faut ; il y a des eſpéces de morelles, qui ont des petites pommes de graine, comme les pommes de terre ; enfin on ne ſauroit revoquer en doute la déciſion des Botaniſ

Origine. On eſt généralement d'accord, que les pommes de terre viennent de l'Amerique. On a connu les Battates les premieres.

Enſuite les pommes de terre y ayant une eſpéce de reſſemblance, pour le fruit & l'uſage, on leur a donné le même nom dans l'Amerique ſeptentrionale ; car dans le Chili, où ſe trouve ce genre, on les nomme Papas, & on ſ'en ſert uniquement. C'eſt de-là que vient la confuſion & que quelqueſ-uns aſſurent que nous les tenons de Quito, ſitué ſous la ligne ; d'autres ſoutiennent qu'elles ſont venues du Chili en Angleterre, pays de l'Europe qui les a reçu en effet le premier. le trouve ceci contraire à la probabilité. J'ai dit qu'on les y nomme Papas, & non Battates ; à quelle occaſion les Anglois en auroient-ils pu apporter ? Jamais les eſpagnols ne leur y ont permis aucun commerce ; le trajet du retour, ſoit par le détroit de Magellan, ſoit par les Indes orientales, eſt ſi long, que les pommes de terre