Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/22

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Le rablon, ou rublon, s’il eſt bon, mêlé de tant de ſubſtances diverſes, pénétré de quelque égoût ou urine, ſeroit préferable à tout autre pour les pommes de terre ; ayant les deux qualités les plus avantageuſes, en ce qu’il fournit un très bon engrais, &, que n’étant jamais parfaitement conſumé, il procure & entretient la légereté de la terre.

Labour. Nous en avons déja parlé, ſur les premiers labours, à quoi nous renvoyons.

Des bons cultivateurs ont eſſayé la méthode Tullienne, & la recommandent fortement ; on dit, qu’en plantant les pommes en rangées ou lignes droites, à une plus grande diſtance qu’à l’ordinaire, on peut paſſer entre deux avec la charrue, & auſſi ſouvent qu’on le juge à propos, ſans ſe donner la peine de ſarcler, ni de butter, ouvrages qui ſe ſeront par cette operation ſi facile, cela eſt vrai dans un ſens, j’y trouve pourtant des inconvéniens : en jettant la terre au moyen de la charrue vers les rayes, les pommes de terre ſeront-elles aſſez réchauffées ? Je n’en crois rien. Les pommes de terre ſe trouvant à la diſtance de douze pouces, il y en auroit onze qui en profiteroient, ſans en avoir beſoin, & le douzieme auquel il faut de temps à autre beaucoup de terre, en manqueroit, à moins qu’également on voulut butter les pommes de terre ; alors on multiplierait la peine au lieu d’en épargner.

Si on laboure profondément, ne détruira-t-on pas nombre de jeunes pommes, qui ſont produites de côté & d’autre ? ſi on le fait lé-