Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/49

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la culture par-tout ; de-là les bleds d'hyver, que l'on ſeme enſuite en bleds de Mars, & qu'on laiſſe enſuite en jachère, ſans en rien tirer ; toute cette année on n'en a que des labours, des peines ; des chariages de fumier, ſans aucun produit; car l'avantage de faire pâturer les herbes, qui à peine commencent à poindre, par les brebis & les cochons, ne mérite aucune attention, en employant dans la même année ce champ pour les pommes de terre, on en tire un produit beaucoup plus riche que celui du froment de l'année ſuivante, qui fait pourtant à peu près le ſeul objet de la culture des champs. On n'ôte donc rien à celui-ci, au contraire, on prépare ſi bien ces terrains, comme ſi on avoit eu pour ſeul objet l'avantage des bleds. auſſi des cultivateurs très entendus, m'ont aſſuré, qu'ils ſeroient très fâchés de négliger cet avantage, & de ne pas faire ſuivre immédiatement après les pommes de tête, le froment, &c. pour en profiter.

Si on y employe un autre terrain qui n'eſt pas en jachere, c'eſt alors que le froment & toute autre culture gagne le plus. Nous avons remarqué là-deſſus la culture des Irlandois à cet égard, & qu'aucun défrichement ne réuſſit bien, ſi on ne commence à le mettre en valeur par les pommes de terre. Un pauvre Irlandois croit faire une fortune, ſ'il peut obtenir en bail, pour un prix fort haut, un terrain qui a été inculte pendant des huitante à cent ans & plus ; le produit par les pommes de terre en eſt