Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/70

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Lyon, & leur expoſai mes idées ; j'étois ſurpris de voir qu'ils les approuvoient : ils diſoient, comme le l'avois cru, que dans cette partie de l'eſtomac il y avoit des plis &c., qui ſe rempliſſoient par la trop grande quantité de cette nourriture ſolide, en pâte ou en bouillie ; que le mouvement faiſant la fonction d'un ſoufflet, ſe trouvoit gêné par la contraction, des fibres, & ne pouvoit faire une heureuſe elaboration de cet aliment ; que cette action empêchée entrainoit la mort ; que d'ailleurs il en arrivoit comme avec d'autres alimens trop nourriſſans, donnés en trop grande quantité, comme treffle, ſainfoin &c. qui pris avec moderation, n'étoient pas mal ſains ; que cet accident doit ſurement provenir de la trop grande quantité plutôt que de la qualité, qu'ils regardent comme des plus excellentes ; que l'herbe l'étoit de même ; que pour les pommes, il faudroit les bouillir, les bien broyer, & délayer avec de l'eau ; qu'alors on peut les donner utilement à toutes eſpéces d'animaux : qu'il faut ſur-tout ſe garder de les leur donner entieres avec la peau, puiſque ces bêtes ne pouvant les digerer, il ſ'en formoit des pelotes, qui ſouvent les faiſoient mourir ſubitement par un gonflement &c. qu'il faudroit ſouvent mêler juſqu'à une once de nître [au cas qu'elles fuſſent actuellement en danger] & dans le breuvage ci-deſſus, de temps en temps quelques pincées.

Il y a déja eu d'autres Auteurs, qui en ont raifbnné comme moi, & conſeillé de donner à la fois de ces pommes cuites, & entre deux fois