Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/71

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quelque fois, apparemment pour nétoyer l’eſtomac & y ranimer la faculté de ruminer.

4°. Qu’à ceux qui ne ſe nourriſſoient pendant tout l’hyver que de pommes de terre, prenant peu d’exercice, on remarquoit contre le printemps un teint pâle & blême, qui diſparoiſſoit en Eté : je remarquai d’abord, que, le fait portoit d’abord ſa ſolution. Les pommes de terre ſont d’une digeſtion difficile, en s’en empliſſant ſans moderation, & ſans prendre d’exercice, c’eſt pourquoi en reprenant celui-ci, tout diſparoiſſoit, Il y a vingt ans, que dans un village de mon reſſort, un homme & une femme, par épargne, ne ſe nourriſſoient que de pain de pures geſſes ; ils en devinrent paralitiques, à paſſer toute leur vie au lit ; les geſſes ne ſont pourtant qu’indigeſtes & non venimeuſes

En général on donne les pommes de terre pour difficiles à digerer, ſans diſtinguer : l’uſage immoderé des alimens regardés comme les plus ſains, eſt dangereux, & à la longue, mortel : d’autres qui les regardent comme favorables aux eſtomacs foibles, ne diſtinguent pas non plus ; les pommes de terre, contiennent beaucoup d’acides, nombre d’eſtomacs foibles en manquent ; elles peuvent donc leur être ſalutaires, priſes avec moderation. Un très célèbre Medecin les a conſeillées à une perſonne qui a un eſtomac foible, contre les douleurs des nerfs ; il les auroit peut-être deffendues à une autre qui l’auroit eu fort ; tant les conſtitutions & les circonſtances ſont diffe-