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L’AMI FRITZ.


Sûrel cueillait des cerises pour l’ami Fritz. (Page 55.)


Sépel Baumgarten, plus loin, à l’autre bout, redressait les quilles.

Enfin Eâan, après avoir bien calculé, laissa descendre son gros bras en demi-cercle, et la boule partit en décrivant une courbe imposante.

Aussitôt de grands cris s’élevèrent : « Cinq ! » et Schoultz se baissa pour ramasser une boule, tandis que le secrétaire prenait Hâan par le bras et lui parlait, levant le doigt d’un geste rapide, sans doute pour lui démontrer une faute qu’il avait commise. Mais Hâan ne l’écoutait pas et regardait vers les quilles ; puis il alla se rasseoir au bout du banc, sous la charmille transparente, et remplit son verre gravement.

Cette petite scène champêtre réjouit Fritz.

« Les voilà dans la joie, pensa-t-il ; c’est bon, je vais leur poser la chose avec finesse, cela marchera tout seul. »

Il s’avança donc.

Le grand Frédéric Schoultz, maigre, décharné, après avoir bien balancé sa boule, venait de la lancer ; elle roulait comme un lièvre qui déboule dans les broussailles, et Schoultz, les bras en l’air, s’écriait : Der Kœnig ! der Kœnig ![1] lorsque Fritz, arrêté derrière lui, partit d’un éclat de rire, en disant :

« Ah ! le beau coup ! approche, que je te mette une couronne sur la tête »

Tous les autres se retournant alors, s’écrièrent :

  1. La maîtresse quille.