Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/167

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bordement de doctrines et de systèmes inconnus jusqu’ici ; par l’effervescence de mille ambitions, le délire de toutes les cupidités, de toutes les intrigues, de toutes les vanités ; par les maladies qui sévissent sans pitié sur elles, les affaiblissant chaque jour davantage.

5° Elles sont menacées de disette, de grèves formidables, de questions terribles, d’anarchie et de terrorisme ; elles sont agitées, tremblantes, incertaines du lendemain, toujours partagées entre la crainte d’un 10 août ou d’un 18 brumaire.

6° À l’intérieur, le crédit est fictif, injustement établi, à la merci d’un bruit de guerre ou d’une conspiration ; à l’extérieur, les politiques sont hésitantes, les alliances douteuses, les gouvernements paralysés par la peur des révolutions et des problèmes sociaux. Il y a des milliers d’existences dont le lendemain n’est pas garanti contre la mort.

La fin des nations d’Occident est tellement imminente, leur décadence est si effroyable, leurs agitations si inutiles et si fréquentes, la liberté de l’individu et la solidarité des intérêts sont si peu respectées par elles que, partout, elles ont remis le soin de les conserver à des pouvoirs qu’elles méprisent, et qu’elles subissent enfin l’autorité absolue contre laquelle elles avaient tenté maintes révoltes. Il semble que ces peuples, en mourant, veuillent rassembler toutes leurs résistances en un faisceau. Cela d’ailleurs est providentiel, afin que la cognée révolutionnaire puisse abattre toutes ces résistances d’un seul coup, quand elle sera maniée par une force audacieuse et étrangère à nos intérêts factices.

La majorité des intérêts actuels, qu’on en soit bien certain, est coalisée contre la Révolution. Les quatorze seizièmes de nos populations, soit comme détenants, soit comme fonctionnaires, tiennent pour la conservation de la