Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/65

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qu’elle étendra devant ses pieds la Civilisation prostituée et qu’elle dédaignera ses baisers de courtisane. J’affirme de plus que le moment de cette force est venu, et qu’à l’heure présente, la Russie est la terreur de l’Occident boutiquier, l’arbitre du sort de l’Europe, l’ancre de salut de l’Humanité. — Je ne serai démenti que par la peur.

b) La force qui se presse autour de la Russie est obéissante, disciplinée, tassée sous le despotisme, plus esclave que celle qui se presse autour de la France : — Seconde condition de triomphe.

Car plus le despotisme est absolu, plus il est propre à la guerre ; et je prouverai que tout despotisme et toute guerre aboutissent fatalement à une révolution. Il importe que la guerre, la conquête, — et conséquemment la Révolution, — soient dirigées en Europe par les chefs d’un peuple neuf. Dans la lutte actuelle, les grandes puissances occidentales sont des accidents, et leurs gouvernements, des parasites qui, sans doute, contribueront à la solution : rien de plus. La vraie guerre, elle est entre le Despotisme tzarique et la liberté individuelle ; l’antinomie est posée entre le Cosaquisme et la Révolution. Et la solution sera : la Révolution par le Cosaquisme[1]. Car toujours les termes d’un problème se retrouvent dans sa solution ; il ne s’agit que de les découvrir à la place que chacun doit occuper.

c) La force qui se presse autour de la Russie est guerrière, conquérante, aveugle, sourde, muette, incendiaire,

  1. Personne ne veut comprendre cette proposition si simple cependant. Le monde s’est extasié devant cette soi-disant prédiction du premier Bonaparte : « Avant cinquante ans, la France sera cosaque ou républicaine. » Dans cet aphorisme du Memnon des Invalides, il y a autant d’absurdités que de mots. République ou Cosaquisme ! C’est toujours une force politique, un non-sens, une fin de non recevoir qui n’est plus acceptable au dix-neuvième siècle. République ou Cosaquisme ! En quoi les conditions de mal-être actuel seront-elles modifiées par ces deux mots-là ! — Décidément, les grands politiques sont de bien petits philosophes.